Européennes : les maires face au casse-tête des panneaux électoraux
Européennes : les maires face au casse-tête des panneaux électoraux
Par Jonathan Grelier
En raison du dépôt de 34 listes candidates au scrutin européen du 26 mai, des municipalités sont confrontées au problème de l’affichage électoral.
A l’approche des élections européennes du 26 mai, l’heure est aux préparatifs dans les mairies françaises. Et le plus gros du travail a lieu au cours de la semaine écoulée. Avant l’ouverture de la campagne officielle lundi 13 mai, les municipalités ont installé les panneaux destinés à accueillir les affiches électorales. Selon le code électoral, il doit y en avoir dans chaque lieu de vote. Mais pour de nombreux maires, en particulier dans les villages, le nombre record de 34 listes candidates complique l’exercice.
« Nous avons deux espaces d’affichage, mais je n’ai pas 68 panneaux en stock », regrette Vanik Berberian, maire de Gargilesse-Dampierre (Indre) et président de l’Association des maires ruraux de France, qui représente les communes de moins de 3 500 habitants. Diviser les panneaux en plusieurs parties reste cependant possible, comme le rappelle une circulaire envoyée par le ministère de l’intérieur aux maires, en avril. A condition de pouvoir y coller une petite et une grande affiche pour chaque liste et de respecter l’ordre des candidatures déterminé par tirage au sort.
En plus de cette astuce, Frédéric Dauphin a mis en œuvre une autre recommandation du texte dans sa commune de Peipin, dans les Alpes-de-Haute-Provence, à savoir la fabrication des panneaux manquants. « Il nous en fallait dix-sept et nous en avions moins d’une dizaine. Les employés des services techniques ont donc acheté des contreplaqués pour en construire de nouveaux, raconte le maire sans étiquette. Ce n’est pas mortel, mais nous sommes dans l’urgence. »
« Cette année, c’est la pire »
Dans d’autres municipalités, on préfère permettre l’apposition des affiches des deux côtés d’un même panneau. « Même avec deux listes par pancarte, je n’avais que vingt-deux emplacements. J’en ai maintenant le double grâce au recto verso », se félicite Alain Fabien, élu de Chaumard, un village du Morvan qui compte un peu plus de 200 habitants.
« Comme souvent, les communes rurales doivent se débrouiller à la dernière minute dans de telles situations, déplore Vanik Berberian. A l’inverse, les villes ont davantage de moyens pour anticiper ces sujets-là. »
A Paris, l’installation de 13 200 panneaux dans 400 endroits dure depuis le début de la semaine, jour férié du 8-Mai compris. « Nous avons des stocks suffisants pour présenter une seule liste par unité », indique François Guichard, à la tête de la direction de la Ville chargée des élections, tout en reconnaissant que « cette année, c’est la pire ». A Lyon, les équipes des services techniques traversent aussi une période de forte activité à cause de la mise en place de quelque 2 000 panneaux et l’ajout de mobilier pour accueillir tous les bulletins dans les bureaux de vote.
En dépit de la tradition démocratique et républicaine de l’affichage électoral, les maires des petites communes craignent de réclamer ces efforts à leur personnel en vain. Les listes étant responsables du collage et de l’impression des affiches, en plus de celle des bulletins de vote et de leur profession de foi, il est probable que de nombreux panneaux resteront vides lors de la campagne, faute de ressources financières nécessaires. D’autant plus que seules les listes qui auront recueilli plus de 3 % des suffrages exprimés verront ces frais remboursés.