Emmanuel Macron charge François-Henri Pinault de mobiliser la mode autour de l’environnement
Emmanuel Macron charge François-Henri Pinault de mobiliser la mode autour de l’environnement
Par Juliette Garnier (Copenhague, envoyée spéciale)
L’Elysée espère obtenir une batterie d’engagements quantifiés pour réduire l’impact environnemental de la production d’habillement et de sa distribution dans le monde.
François-Henri Pinault à Paris, le 24 avril. / ERIC PIERMONT / AFP
Le timing est serré. Le président de la République, Emmanuel Macron, a chargé François-Henri Pinault, PDG de Kering, de mobiliser le secteur de l’industrie de la mode pour adopter de bonnes pratiques et améliorer son impact sur l’environnement, a révélé au Monde la secrétaire d’Etat auprès du ministre de la transition écologique et solidaire, Brune Poirson.
Le patron du groupe français de luxe devra rallier ses pairs de l’industrie de la mode pour réduire l’impact de leurs entreprises sur l’environnement. « Le secteur est le deuxième secteur industriel le plus polluant au monde. Il faut lui donner une direction », a rappelé Mme Poirson, mardi 13 mai, en marge du Copenhague Fashion Summit, consacré à la mode durable et qui se déroule dans la capitale danoise jusqu’au 16 mai. L’objectif est de présenter un « fashion pact » lors de la prochaine édition du G7 qui se tiendra à Biarritz, fin août, quelques semaines avant la tenue du sommet sur le climat du secrétaire général de l’ONU, prévu en septembre.
La mode doit « changer de logiciel »
« Nous devons construire une coalition d’entreprises de mode prêtes à adopter une plate-forme d’objectifs de développement durable », a expliqué M. Pinault, mercredi 15 mai, devant 1 700 représentants de l’industrie de la mode. En quelques semaines, l’Elysée espère obtenir une batterie d’engagements quantifiés et un calendrier de mise en œuvre pour réduire l’impact environnemental de la production d’habillement et de sa distribution dans le monde. Ce pacte portera sur « le changement climatique, la lutte contre la perte de la biodiversité dans le monde, la protection des océans et le financement durable », précise Marie-Claire Daveu, directrice du développement durable du groupe de luxe.
L’industrie de la mode doit « changer de logiciel », formule Mme Poirson. Ce n’est pas le seul secteur à être prié de se réformer. Toujours en vue du G7, l’Elysée veut obtenir des engagements d’autres industries. M. Pinault ne sera pas le seul patron du CAC 40 à y contribuer. Emmanuel Faber, patron du groupe Danone, a été chargé de rallier des entreprises pour qu’elles s’engagent dans la lutte contre la perte de biodiversité.
La lettre de mission de M. Pinault est dévoilée quelques jours après la signature d’un accord de son groupe avec les autorités italiennes, qui solde le contentieux portant sur la défiscalisation des ventes de sa filiale Gucci en Suisse. M. Pinault s’est engagé à verser 1,25 milliard d’euros au fisc italien, pour mettre fin à ce litige qui entachait l’image de son groupe, alors que le dirigeant revendique être exemplaire en matière de développement durable.