L’Assemblée nationale veut imposer les 35 heures effectives dans la fonction publique
L’Assemblée nationale veut imposer les 35 heures effectives dans la fonction publique
Le Monde.fr avec AFP
Cet amendement doit permettre d’abroger les régimes horaires particuliers existant dans les collectivités. Les enseignants ne sont pas concernés.
L’Assemblée nationale réunie le 10 mai. / Julien MUGUET / © Julien MUGUET pour Le Monde
Malgré les critiques des oppositions, l’Assemblée nationale s’est prononcée, vendredi 17 mai au soir, pour imposer les 35 heures effectives dans la fonction publique et pour abroger les régimes horaires particuliers existant dans les collectivités.
Les députés ont adopté un amendement gouvernemental de dernière minute au projet de loi de transformation de la fonction publique, stipulant que « la durée du travail effectif des agents de l’État » est celle fixée par le Code du travail. La règle s’appliquera aussi aux agents de la fonction publique hospitalière et de la territoriale, mais pas aux enseignants qui déjà « travaillent largement la durée légale », selon le secrétaire d’Etat Olivier Dussopt.
Il est prévu des adaptations possibles pour tenir compte des sujétions particulières de certains agents, telles le travail de nuit, le travail le dimanche, ou les travaux pénibles et dangereux.
« Un rapport d’audit évalue à 120 000 le nombre de fonctionnaires de l’Etat travaillant moins de 1 607 heures dans l’année sans qu’il y ait de raison objective », avait relevé lundi M. Dussopt, qui disait ne pas « doute[r] de notre capacité à mettre fin à ces “particularités” sur le temps de travail à la fin 2020, par souci d’équité ».
Un coup de « communication sur le dos des fonctionnaires »
Le projet de loi prévoyait déjà d’harmoniser la durée du travail dans la territoriale en supprimant d’ici à 2022 les régimes dérogatoires à la durée légale du travail (1 607 heures) antérieurs à la loi de 2001.
La mesure a été critiquée par la gauche comme une atteinte au principe de libre administration des collectivités et comme un coup de « communication sur le dos des fonctionnaires », selon le député communiste Stéphane Peu (Seine-Saint-Denis).
Les Républicains, par la voix du député Olivier Marleix (Eure-et-Loir), ont pointé un gouvernement « jouant les redresseurs de torts » et faisant « de l’esbroufe », tout en appelant l’Etat à avoir le « courage » de se pencher sur ses propres pratiques.
M. Dussopt a fait valoir que par son amendement, l’Etat s’imposait la même obligation. Et un rapport sera remis au Parlement d’ici un an, « pour montrer ce que le gouvernement aura mis en place ». Il s’agit selon la rapporteure La République en Marche Emilie Chalas « que la loi sur les 35 heures s’applique partout ».