Le sommet islamique dénonce le transfert de l’ambassade américaine à Jérusalem
Le sommet islamique dénonce le transfert de l’ambassade américaine à Jérusalem
Le Monde.fr avec AFP
A l’ouverture du sommet de l’organisation de la conférence islamique, samedi à l’aube, Riyad a fustigé les menaces contre la navigation et le pétrole.
Quelques heures après l’ouverture du sommet islamique de La Mecque, les annonces tombent. Sans attendre la présentation attendue d’un plan de paix des Etats-Unis, l’Organisation de la conférence islamique ((OCI) a ainsi dénoncé samedi 1er juin le transfert de l’ambassade américaine à Jérusalem.
Dans un communiqué à l’issue de ses travaux dans la ville sainte, dans l’ouest de l’Arabie saoudite, l’OCI a également appelé ses 57 membres à « boycotter » les pays qui ont ouvert des ambassades à Jérusalem. La partie Est de la ville est considérée par la communauté internationale comme un territoire occupé par Israël.
L’OCI a d’autre part souligné, dans son communiqué, que « la paix et la stabilité dans la région du Proche-Orient ne seront atteints qu’avec le retrait d’Israël des territoires occupés en 1967 ».
Les complaintes du roi d’Arabie saoudite
Le sommet fut l’occasion d’exprimer ces doléances. C’est notamment le cas pour le roi Salman d’Arabie saoudite qui a déploré les menaces contre la navigation et les approvisionnements du marché international en pétrole.
« Il est regrettable de voir le terrorisme frapper notre région une nouvelle fois », a déclaré le souverain saoudien en s’adressant aux délégations des 57 pays membres de l’organisation panislamique. « Ce mois-ci, quatre navires, dont deux pétroliers saoudiens, ont fait l’objet d’actes de sabotage terroristes dans les eaux territoriales des Emirats arabes unis. Il s’agit d’une grave menace à la sécurité de la navigation internationale et à celle de la région et du monde. »
Il a également évoqué une attaque de drones menée par les « milices terroristes soutenues par l’Iran », en référence aux rebelles Houthis du Yémen, contre des stations de pompage d’un oléoduc saoudien. « Ces actes terroristes ne visent pas seulement l’Arabie saoudite et la région du Golfe mais également la sécurité de la navigation et l’approvisionnement du marché mondial en pétrole », a encore dit le souverain saoudien.
L’absence de Recep Tayyip Erdogan
Une absence a été remarquée à l’ouverture du sommet de la Mecque. Le président turc Recep Tayyip Erdogan n’a pas fait le déplacement, a rapporté un journaliste de l’Agence France-Presse (AFP). La délégation de la Turquie, un poids lourd de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), était alors conduite par le ministre des affaires étrangères Mevlut Cavusoglu.
Une absence qui peut s’expliquer au travers des relations diplomatiques tendues entre la Turquie et l’Arabie saoudite, en raison du meurtre à Istanbul du journaliste saoudien Jamal Khashoggi.
L’opposant saoudien Jamal Khashoggi, qui collaborait au Washington Post, a été assassiné en octobre 2018 au consulat de son pays à Istanbul par des agents venus de Riyad. Son meurtre a suscité un tollé dans le monde et fortement terni l’image du royaume et de son prince héritier Mohammed Ben Salman que des responsables turcs et américains ont désigné comme responsable.