Le pape en Roumanie le 2 juin avec des membres de la communauté rom. / HANDOUT / AFP

« Je demande pardon – au nom de l’Eglise, au Seigneur et à vous – pour les fois où, au cours de l’histoire, nous vous avons discriminés, maltraités ou regardés de travers ». Le pape François a prononcé ces mots à l’adresse des Roms dimanche 2 juin, au nom de l’Eglise catholique.

Pour la dernière étape de son voyage de trois jours en Roumanie, il a tenu à rencontrer des membres de la minorité rom, qui compte entre 1 et 2 millions de personnes dans ce pays de 20 millions d’habitants, où ils constituent une communauté pauvre et souvent marginalisée. Le pape a été accueilli par des milliers de personnes dans le quartier de Barbu Lautaru, construit autour d’une rue étroite aux petites maisons serrées les unes contre les autres.

« C’est dans l’indifférence que se nourrissent les préjugés »

Il s’est adressé aux fidèles de la petite église du quartier pour appeler les Roms à « assumer [leur] rôle prépondérant », sans « avoir peur de partager et d’offrir ces notes particulières qui [les] constituent », citant leur sens « de la famille », de la « solidarité, de l’hospitalité (…), de la défense des plus fragiles au sein de la communauté ; la valorisation et le respect des anciens (…), la spontanéité et la joie de vivre ». Le pape a ajouté :

« Je porte un poids, c’est le poids des discriminations, des ségrégations et des mauvais traitements subis par votre communauté. L’histoire nous dit que même les chrétiens, même les catholiques, ne sont pas étrangers à tant de mal. »

« C’est dans l’indifférence que se nourrissent les préjugés et que s’attisent les rancœurs », a-t-il déploré, fustigeant « les paroles qui blessent » et « les attitudes qui sèment la haine et créent des distances ». En Europe, le nombre de Roms est estimé entre 10 à 12 millions, soit 1,2 % de la population de l’UE. Ils sont présents dans de nombreux pays, dont la Hongrie, la Bulgarie, la France, la Grèce, la République tchèque ou l’Italie.