Le gendarme de l’internet russe Roskomnadzor a annoncé, lundi 3 juin, que l’application de rencontres Tinder allait devoir partager, sur demande, les données de ses utilisateurs avec les agences de sécurité russes, dont le FSB (services secrets).

Un registre est établi par Roskomnadzor en collaboration avec les services de sécurité du pays. Il oblige ses membres de cette liste à partager ses clés de chiffrement avec les autorités et à conserver en Russie les données de leurs utilisateurs pendant six mois. Des dizaines d’entreprises, dont le réseau social russe Vkontakte, y figurent actuellement.

Tinder « a reçu une demande pour s’enregistrer auprès des autorités russes et s’est enregistrée pour s’y conformer, a déclaré un porte-parole de l’application dans un communiqué. Cependant, cette inscription ne fait en aucun cas partager des données avec les agences de régulation et nous n’avons pas livré de données au gouvernement. »

Procédures contre Twitter et Facebook

Les autorités russes ont ordonné, en avril 2018, le blocage de la messagerie cryptée Telegram, tant que cette application ne fournira pas aux services de sécurité les moyens de lire les messages des utilisateurs, ce qu’elle a refusé. Telegram a toutefois réussi à contourner ce blocage et reste généralement accessible en Russie.

Roskomnadzor avait par ailleurs lancé en janvier des procédures administratives contre Twitter et Facebook, les accusant de ne pas se plier à la loi imposant le stockage des données. Pour ce motif, les autorités russes avaient aussi ordonné en 2016 le blocage du réseau social professionnel LinkedIn, inaccessible depuis dans le pays.

Lancée en 2012, l’application de rencontres Tinder, propriété de Match.com du groupe américain InterActive Corp (IAC), est l’une des plus populaires au monde.