France-Corée du Sud : un Mondial, des filles déchaînées et des chaînes motivées
France-Corée du Sud : un Mondial, des filles déchaînées et des chaînes motivées
Par Alain Constant
Du 7 juin au 7 juillet, les footballeuses vont bénéficier d’une forte exposition médiatique.
Tous les ingrédients habituels de ce genre d’événement sont présents : des chaînes de télévision grand public prêtes à diffuser la compétition, des affiches en prime time, des commentateurs vedettes, des consultants de haut niveau, un président de la République venu encourager la sélection lors d’un déjeuner à quelques jours du match d’ouverture. Et le « 20 heures » de TF1 délocalisé au Parc des Princes le 7 juin. Normal ? Oui si l’on considère qu’il s’agit d’un Mondial de foot, disputé tous les quatre ans et donc un événement sportif et télévisuel majeur. Un peu plus étonnant si l’on précise qu’il s’agit de la huitième édition de la Coupe du monde féminine. Vingt-quatre équipes réparties en six groupes y participent.
Organisée pour la première fois en France, étalée sur un mois et disputée dans neuf stades (de Grenoble, le plus petit avec 20 000 places, au Groupama Stadium, près de Lyon, avec ses 58 000 places), la compétition bénéficie d’une couverture médiatique sans précédent, en tout cas du point de vue français. Il y a quatre ans, les matchs du Mondial féminin disputés au Canada étaient diffusés sur W9, chaîne du groupe M6, qui avait dû pour cela débourser la modique somme de 850 000 euros. Une bonne affaire à l’arrivée car, en dépit du décalage horaire, les audiences des Bleues se sont révélées très satisfaisantes : 1,5 million de téléspectateurs (et trices) pour France-Angleterre ; 1,6 million face à la Colombie ; 2,8 millions contre la Corée du Sud et enfin un record à 4,1 millions (avec un pic à 5,3 millions) lors du quart de finale perdu aux tirs au but face à l’Allemagne.
Un produit d’appel alléchant
Flairant la bonne affaire avec un Mondial disputé à domicile, un football féminin de haut niveau de plus en plus spectaculaire, un club français (l’Olympique lyonnais) dominateur en Europe et un engouement palpable (les licenciées sont aujourd’hui près de 180 000, contre 87 000 en 2012), le poids lourd du secteur s’est positionné : TF1 a acheté il y a trois ans et demi l’intégralité des droits de diffusion pour 12 millions d’euros et diffusera, sur son antenne ou sur TMC, autrement dit en clair, 25 matchs sur 52. Il y a quelques mois, le groupe Canal+, qui retransmettait cette saison pour la première fois le championnat de France féminin, a racheté les droits de diffusion « payants » à TF1 et diffusera l’intégralité de la compétition.
« La médiatisation est la clé de voûte qui permet un cercle vertueux. Je compte sur TF1 pour couvrir cette Coupe du monde comme la dernière en Russie », a lancé Roxana Maracieanu, ministre des sports. Gardienne de but des Bleues, Sarah Bouhaddi estime qu’« après la victoire des garçons en Russie l’an dernier, notre équipe surfe sur une vague positive ». TF1 et Canal+, qui ne sont pas des entreprises philanthropiques, ont bien compris le message : s’il existe une fenêtre de tir pour faire du foot féminin un produit d’appel alléchant, c’est maintenant.
Les commentateurs vedettes habituels de TF1, Bixente Lizarazu et Grégoire Margotton, sont prêts, tout comme Stéphane Guy sur Canal+. Pour TF1 et Canal, un bon parcours des Bleues est tout de même souhaitable pour espérer réaliser de belles audiences. La possibilité d’un quart de finale face aux favorites américaines est déjà évoquée avec gourmandise. Et si les Bleues se retrouvent en finale, le record d’audience du France-Allemagne de 2015 sur W9 volera à coup sûr en éclats.
France-Corée du Sud, à 21 heures en direct du Parc des Princes.