Les jeunes Marocaines attirées par le service militaire
Les jeunes Marocaines attirées par le service militaire
Le Monde.fr avec AFP
Le royaume chérifien rend à nouveau obligatoire la conscription pour les garçons. Plus de 13 000 filles se sont portées volontaires.
Plus de 13 000 jeunes Marocaines se sont portées volontaires pour le service militaire, qui redeviendra obligatoire dans le royaume chérifien à la fin de l’année, après treize ans de suppression, mais restera facultatif pour les femmes.
Un total de 133 820 jeunes âgés de 19 ans à 25 ans, dont 13 614 femmes, ont « rempli le formulaire de recensement » pour la conscription, a annoncé, lundi 10 juin, le ministère de l’intérieur.
« Face à la forte adhésion des jeunes à l’opération de recensement », une commission officielle doit se réunir fin juin « pour composer le groupe des appelés » sous les drapeaux pour l’année en cours, a ajouté le ministère marocain.
Une loi pour le rétablissement du service militaire obligatoire au Maroc avait été adoptée en février au cours d’un conseil des ministres présidé par le roi Mohammed VI.
Celui-ci avait donné ses « hautes instructions pour que le nombre des appelés au service militaire atteigne 10 000 pour l’année en cours, avant d’être porté à 15 000 l’année suivante ».
« Sens de la citoyenneté »
Les premiers conscrits seront enrôlés dès l’automne. Pour les femmes et les binationaux, le service militaire reste facultatif selon le texte, dont la teneur avait été annoncée pour la première fois en août 2018.
Des peines de prison allant d’un mois à un an sanctionneront ceux refusant de répondre à l’appel. Des exemptions sont toutefois prévues en cas d’inaptitude physique et de poursuites d’études universitaires.
Les autorités marocaines ont lancé une campagne pour promouvoir cette « expérience utile » à coups de spots publicitaires.
L’annonce du rétablissement du service militaire obligatoire a suscité des réactions mitigées dans le royaume : certains y ont vu une mesure pour « dompter » les jeunes et contrecarrer les mouvements de protestation, d’autres une façon d’encadrer une jeunesse oubliée du développement.
Mais, selon le palais, le but est d’améliorer « l’intégration dans la vie professionnelle et sociale » des jeunes et de « renforcer » leur « sens de la citoyenneté ».