Coupe du monde féminine : les Américaines poursuivent leur « one-woman show »
Coupe du monde féminine : les Américaines poursuivent leur « one-woman show »
Par Maxime Goldbaum (Parc des princes, Paris)
Les Etats-Unis ont facilement battu le Chili (3-0) lors du deuxième match du groupe F, quelques jours après leur triomphe historique face à la Thaïlande (13-0).
Carli Lloyd lors du match face au Chili. / CHRISTIAN HARTMANN / REUTERS
Les Américaines avaient prévenu : hors de question de baisser le pied. Après leur victoire historique face à la très faible équipe de Thaïlande en match d’ouverture, elles ont de nouveau facilement remporté leur rencontre face à la non moins très faible équipe chilienne (3-0) lors du deuxième match du groupe F, dimanche 16 juin au Parc des princes.
Grâce notamment à un doublé de l’emblématique attaquante Carli Lloyd, les « Stars and Stripes » n’ont connu aucune difficulté pour venir à bout de Chiliennes novices dans cette compétition et auraient pu l’emporter encore plus largement sans une très grande gardienne adverse. Les favorites se sont ainsi qualifiées pour les huitièmes de finale de la Coupe du monde et pourront préparer sereinement le choc de ce groupe, jeudi 20 juin, face à la Suède.
Des célébrations « excessives et irrespectueuses »
En s’imposant 13 buts à 0 lors de leur première rencontre, les footballeuses de la « Team USA » avaient effacé des tablettes le record de la victoire la plus large en Coupe du monde, détenu depuis 2007 par l’Allemagne (11-0 contre l’Argentine). Les championnes du monde avaient paradoxalement fait l’objet de nombreuses critiques après cette victoire pour avoir célébré chacun de leur but comme s’il s’agissait d’une finale de Coupe du monde, ajoutant à l’humiliation des joueuses thaïlandaises.
L’ancienne internationale canadienne Kaylyn Kyle, consultante pour la chaîne TSN, avait estimé que les célébrations des Américaines après leurs buts étaient « excessives et irrespectueuses ». Ces réprobations avaient également fusé de leur propre camp, en provenance notamment de la gardienne historique et tout juste retraitée internationale Hope Solo qui avait jugé que les joueuses américaines en avaient « un peu trop fait ».
Des critiques rejetées en bloc par les Américaines, et leur sélectionneuse Jill Ellis, qui avaient au contraire estimé que « respecter ses adversaires, c’est jouer à fond contre eux. C’est un championnat du monde, donc toute équipe présente a été fantastique pour se qualifier. » « Admirez la performance et réservez à d’autres l’indignation moralisatrice, a asséné de son côté Nancy Armour l’éditorialiste de USA Today. C’est une Coupe du monde, pas un tournoi amateur. »
La faiblesse de l’adversaire avait pourtant fait penser le contraire. Il en a été de même face au Chili, dont c’était la première participation à une compétition internationale et qui n’avait pas gagné un seul match cette année avant la Coupe du monde (5 défaites et 3 nuls). Pour leur entrée en lice, mardi 11 juin contre la Suède, les Sud-Américaines, limitées techniquement et physiquement, n’étaient pourtant pas passées loin d’accrocher la 9ee nation mondiale.
Face aux Etats-Unis, il n’y a pas eu l’ombre d’un doute. Les derniers affrontements entre les deux équipes (3-0 puis 4-0 en septembre 2018, aux États-Unis) avaient déjà donné une idée claire du fossé qui séparait encore les Américaines des Chiliennes. La sélectionneuse américaine Jill Ellis avait donc choisi de faire tourner son effectif pour ce match face à la Roja avec pas moins de sept changements par rapport à l’équipe qui avait affronté la Thaïlande.
La quintuple buteuse du premier match Alex Morgan débutait sur le banc alors que la vétéran Carli Lloyd (36 ans) retrouvait une place de titulaire en attaque, illustration de la puissance de l’effectif américain.
En face, la gardienne chilienne Christiane Endler, élue meilleur gardienne du championnat de France avec le PSG, véritable rempart face à la Suède malgré la défaite, n’a cette fois rien pu faire. Dans un Parc des princes à guichets fermés, les Américaines n’ont pas tardé à prendre la mesure de leurs adversaires.
Elles se sont ainsi procuré trois énormes occasions dès les trois premières minutes de la rencontre. Le ton du match était donné. Le reste ne sera que vagues successives vers la cage chilienne et il ne faudra attendre que la 11e minute pour voir la capitaine Carli Lloyd inscrire le premier but de cette rencontre d’une belle frappe du gauche qui est venue se loger dans le petit filet.
Le rythme est ensuite un peu retombé, la faute sans doute aux manques d’automatismes d’une équipe américaine renouvelée aux deux-tiers. Les Chiliennes se sont alors enhardies en franchissant pour la première fois le rond central à la 20e minute. Puis en marquant un but refusé pour hors-jeu.
Doublé de Carli Lloyd
Pour s’éviter un mauvais scénario, les « Stars ans Stripes » ont légèrement appuyé sur l’accélérateur pour doubler la mise sur corner d’une tête croisée de Julie Ertz à la 26e minute. Rebelote à la 35e avec Carli Lloyd qui a sauté plus haut que tout le monde pour propulser une tête puissante dans les cages après un corner une nouvelle fois bien tiré par Press. A 3 à 0 à la mi-temps, le match était déjà plié.
La deuxième mi-temps est repartie sur les mêmes bases mais la gardienne chilienne s’est montrée décisive à de multiples reprises (55e, 58e et 66e), a pu compter sur l’aide de son poteau (62e) ou de la transversale (72e), empêchant ainsi les Américaines de corser l’addition.
Pour que la fête soit moins belle, l’arbitre a accordé un penalty une nouvelle fois plus que contestable avec l’« aide » de la VAR, mais manqué par Carli Lloyd, qui a ainsi raté son triplé et son 114e but en sélection.
Les Américaines ont eu cette fois le triomphe plus modeste, s’autorisant toutefois un tour d’honneur pour saluer les nombreux supporteurs américains venus les encourager. Elles rencontreront jeudi au Havre la Suède, victorieuse un peu plus tôt de la Thaïlande (5-1), pour la finale du groupe F. Un affrontement particulier : le premier de ce groupe devrait retrouver la France, une des favorites à la victoire finale, en huitièmes de finale.
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Durée : 05:26