Egalité femmes-hommes : Muriel Pénicaud menace 200 entreprises de sanctions
Egalité femmes-hommes : Muriel Pénicaud menace 200 entreprises de sanctions
Le Monde.fr avec AFP
La ministre du travail a affirmé dimanche que 200 entreprises doivent encore remplir leur obligation légale de publier un index sur l’égalité, faute de quoi elles seront punies.
Plus de 200 entreprises traînent des pieds face à leurs nouvelles obligations en matière d’égalité femmes-hommes. Alors que la loi contraint depuis le 1er mars les structures de plus de 1 000 salariés de publier un index de l’égalité professionnelle, « on a 1 130 entreprises sur les 1 340 concernées » qui n’ont pas respecté cette obligation, a affirmé dimanche la ministre du travail, Muriel Pénicaud, lors du « Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro ».
« D’ores et déjà, pour ceux qui n’ont pas répondu, dans les entreprises de plus de 1 000 salariés, l’inspection du travail et la direction générale du travail sont en train de les contacter. S’ils ne se conforment pas très vite, ils vont être mis en demeure et ils pourront avoir des sanctions financières, même pour ne pas avoir répondu », a menacé la ministre.
« Les sanctions peuvent aller jusqu’à 1 % de la masse salariale. Je dis souvent aux employeurs : “plutôt que de donner [cet argent] au Trésor public, donnez-le aux femmes !” », a-t-elle ajouté.
Une note sur 100 points en matière d’égalité femmes-hommes
L’index est une note globale sur 100 points, décomposée en cinq critères : l’écart de rémunération femmes-hommes (noté sur 40 points), l’écart dans les augmentations annuelles (20 points), l’écart dans les promotions (15 points), les augmentations au retour de congé maternité (15 points) et, enfin, la présence de femmes parmi les plus gros salaires de l’entreprise (10 points).
« La grande majorité » des entreprises ayant publié leur index « a du travail à faire », a relevé la ministre, et « 15 % sont en alerte rouge », c’est-à-dire sous la barre des 75 points. Ces mauvaises élèves, qui encourent des sanctions si elles n’améliorent pas leur situation dans les trois ans, « ont des résultats vraiment mauvais » et « doivent tout de suite agir ».
A l’inverse, seule une « toute petite minorité » des entreprises concernées a obtenu la note maximale de 100 points, a détaillé la ministre.
Une fois établi par l’entreprise, l’index est « public », a par ailleurs souligné Mme Pénicaud. « Quand vous voulez postuler dans une entreprise, regardez s’ils sont bons ou nuls en égalité salariale », a-t-elle lancé. Les entreprises de plus de 250 salariés seront, à leur tour, concernées par l’obligation de publier cet index le 1er septembre, puis celles de plus de 50 salariés le 1er mars 2020.