Canicule : comment protéger les plus vulnérables ?
Canicule : comment protéger les plus vulnérables ?
Rester au frais, bien s’hydrater, continuer à s’alimenter… Les nourrissons et les personnes âgées sont particulièrement exposés aux risques liés aux fortes chaleurs.
Un thermomètre de pharmacie affichant une température de 40 °C à Lille, le 27 juillet. / DENIS CHARLET / AFP
C’est une canicule sans précédent de par sa précocité qui a démarré, lundi 24 juin, dans la quasi-totalité de la France. Alors qu’elle devrait durer toute la semaine, avec des températures qui pourraient dépasser 40 °C, la ministre de la santé, Agnès Buzyn, a appelé les Français à ne pas « minimiser » les risques. Si la ministre a précisé que « chacun d’entre nous » devait être vigilant, les personnes vulnérables, comme les nourrissons et les personnes âgées, restent particulièrement exposés.
N’étant pas en mesure de se protéger eux-mêmes, voire de s’exprimer, comment les prendre en charge ? Les pouvoirs publics rappellent la nécessité de boire de l’eau régulièrement, mouiller son corps et protéger sa peau. La plate-forme d’information « Canicule info service » est accessible au 0800 06 66 66 (numéro vert).
Comment protéger les nouveau-nés ?
Le conseil numéro un est de ne pas exposer son bébé aux fortes chaleurs, donc de ne pas sortir pendant les pics de températures, en préférant les heures les plus fraîches de la journée, soit tôt le matin ou tard le soir. Lors d’une éventuelle sortie, qui ne doit pas dépasser plus de trente minutes par jour, il est préférable de l’habiller de vêtements amples, légers, de couleurs claires et d’un chapeau qui ne lui serre pas trop la tête. Les bébés doivent être protégés par une crème solaire SPF 50 + appliquée vingt minutes avant l’exposition au soleil. La peau fine des nourrissons est plus vulnérable aux rayons du soleil car elle ne produit pas de mélanine, un pigment responsable de la couleur de la peau qui agit comme une barrière contre les rayons ultraviolets du soleil.
En intérieur, il est préférable de laisser son nourrisson juste en couche. Pour le rafraîchir régulièrement, vous pouvez utiliser un brumisateur ou tamponner son corps avec un linge humide, en insistant sur le front, la nuque et les tempes. Dans l’idéal, vous pouvez également faire prendre un ou plusieurs bains d’eau tiède à votre enfant. La température doit se situer entre 32 et 35 °C, soit 2 °C de moins que la température habituelle du corps.
Il est également recommandé de faire boire davantage les enfants en leur donnant des biberons d’eau, sans pour autant doubler les doses. Les nouveau-nés se dépensent en effet moins que leurs aînés, donc transpirent moins. Côté alimentation, il s’agit de privilégier la nourriture à forte capacité d’hydratation, comme les fruits : pastèque, melon, fraise, orange ou encore raisin.
Le ministère de la santé a par ailleurs répertorié les signes annonciateurs d’un coup de chaud. Fièvre, bouche sèche, pouls rapide, somnolence anormale, yeux creux et pupilles dilatées, malaise… Si plusieurs de ces symptômes sont constatés, l’enfant doit être immédiatement hydraté et placé à l’ombre ou dans un lieu frais. En l’absence d’amélioration, les parents doivent consulter un spécialiste ou composer le 15.
Comment prendre en charge les personnes âgées ?
Cette vague de chaleur venue du Sahara ravive le souvenir de l’épisode de canicule d’août 2003, responsable de la mort de près de 20 000 personnes en France, dont 80 % de personnes âgées de plus de 75 ans. Comme les nourrissons, les personnes âgées évaluent mal, voire pas du tout, leurs besoins d’hydratation. La perception de la chaleur, les capacités de transpiration ou encore la sensation de soif sont généralement altérées chez les personnes vulnérables.
Il s’agit donc de miser sur la solidarité envers ces populations souvent isolées. Les personnes âgées doivent ainsi rester en contact avec leurs proches durant cette période. Si ces derniers ne peuvent pas leur rendre visite, ils peuvent inscrire leur proche auprès de la municipalité. Toutes les communes françaises mettent en effet à disposition un service bénévole d’aide à domicile. Les centres communaux d’action sociale sont également chargés de recenser les personnes âgées qui auraient besoin de ces services.
A Paris, seniors et malades peuvent s’inscrire, par appel au 3975, au fichier « Chalex », pour être régulièrement contactés par téléphone. Sont aussi prévues des « salles rafraîchies » dans les établissements publics, des fontaines temporaires, l’ouverture nocturne de 18 parcs, des ventilateurs dans les crèches et écoles… Idem à Lyon, où personnes âgées ou isolées sont invitées à s’inscrire sur le registre du plan canicule.
A l’instar de toute personne exposée à de fortes chaleurs, il est recommandé de ne pas sortir pendant les pics de température. En intérieur, plusieurs mesures permettent de rafraîchir son logement, en fermant les volets, les rideaux ou les stores des fenêtres situées sur les façades exposées au soleil. Vous pouvez aussi placer du linge humide devant les fenêtres, à l’aide de pinces à linge par exemple. Avec la baisse des températures, la nuit est l’occasion de créer des courants d’air en ouvrant les fenêtres.
Côté hydratation, il ne s’agit pas de trop boire : l’été dernier, un quart des personnes âgées reçues aux urgences avaient consommé trop d’eau, avait rapporté à l’époque Mme Buzyn. Les personnes âgées sont en effet davantage exposées à l’hyponatrémie, une hyper-hydratation, liée au fait que ces populations évacuent moins bien l’eau par le biais de la transpiration. L’eau trop froide atténue trop rapidement la sensation de soif, il faut donc préférer les eaux tempérées. Dans l’idéal, il faut boire 1,5 à 2 litres d’eau par jour, même si aucune sensation de soif n’est ressentie.
Au niveau de l’alimentation, il est conseillé de continuer à manger normalement car certains aliments participent à l’hydratation du corps. Le plan canicule lancé par le ministère de la santé recommande ainsi les plats froids, comme les salades de légumes et de fruits, en évitant les produits salés : « Si une cuisson est nécessaire, opter pour celle qui peut être effectuée hors de toute surveillance afin de ne pas être en contact avec une source de chaleur. »
Comment détecter le danger pour son animal ?
Comme les humains, les animaux souffrent des fortes chaleurs. Selon le docteur Laurent Kern, vétérinaire praticien des urgences, contacté par LCI, les animaux sont même « beaucoup plus sensibles que les humains aux variations de température ». Ils peuvent ainsi mourir d’un coup de chaud, parfois en seulement quelques heures, notamment les chiens, plus sensibles que les chats aux fortes températures.
Les symptômes d’un coup de chaleur chez l’animal sont facilement identifiables : hyperventilation, déambulation, regard fixe, signes de stress ou augmentation de la température au-dessus de 39,5 °C. Pour éviter cela, vous pouvez éviter les sorties, privilégiant celles du matin, de la fin d’après-midi et du soir. Le reste de la journée, ils doivent se reposer dans une pièce fraîche.
Tout comme les humains, il faut les rafraîchir, notamment en leur donnant suffisamment à boire, en leur faisant prendre une douche fraîche ou encore en humidifiant leurs pattes.
Canicule : ce qu'il faut boire et manger pour supporter le coup de chaud
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