Un des migrants recueillis à bord du navire humanitaire « Sea-Watch 3 » / HANDOUT / AFP

La police et les garde-côtes italiens ont secouru, dimanche 30 juin, 55 migrants, dont quatre bébés, repérés par un navire de l’ONG espagnole Proactiva Open Arms, au sud-ouest de l’île de Lampedusa. Selon l’ONG, ils étaient en mer depuis trois jours et souffraient de forte déshydratation. « Nous nous sommes occupé d’eux et nous avons prévenu les autorités compétentes pour qu’elles prennent le relais. » 

Une vedette de la police italienne, partie de Lampedusa, les a pris à bord pour les conduire en Sicile. Onze d’entre eux, dont l’état de santé imposait un débarquement immédiat, ont cependant été transférés sur une vedette des garde-côtes pour être conduits à Lampedusa.

Les traversées depuis la Libye et la Tunisie sont en chute libre par rapport au pic de 2014-2017 mais en dépit de la politique des « ports fermés » du ministre de l’intérieur italien Matteo Salvini (extrême droite), elles n’ont pas cessé.

Selon les statistiques du ministère de l’intérieur, plus d’un millier de migrants ont débarqué en Italie en juin, quasiment tous arrivés à bord d’embarcations de fortune, directement sur les côtes ou secourus à la limite des eaux territoriales.

« Stratégie d’hystérisation »

Parallèlement, le ton est monté dimanche entre l’Italie et la France et l’Allemagne après l’arrestation de Carola Rackete, la jeune capitaine allemande du navire humanitaire « Sea-Watch 3 », qui avait accosté de force à Lampedusa dans la nuit de vendredi à samedi pour débarquer des migrants, faute de solution plus de deux semaines après leur secours.

Le gouvernement français a ainsi dénoncé une « stratégie d’hystérisation » de Matteo Salvini. « Au pic de la crise, et depuis que cette crise des migrants en Méditerranée a lieu (...) l’Italie a bénéficié d’environ un milliard d’euros d’aide de l’Union européenne. Donc là où M. Salvini instrumentalise politiquement des trajectoires et des faits qui sont douloureux en expliquant que la France et l’Union européenne ne sont pas solidaires, moi je lui réponds par des chiffres », a déclaré la porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye.

De son côté, le chef de la diplomatie allemande Heiko Maas a demandé une « clarification rapide » des accusations pesant contre Carola Rackete, estimant que « sauver des vies est une obligation humanitaire » et que le sauvetage en mer ne devait pas « être criminalisé ».