Cacao : le Ghana et la Côte d’Ivoire adoptent un nouveau mécanisme de fixation des prix
Cacao : le Ghana et la Côte d’Ivoire adoptent un nouveau mécanisme de fixation des prix
Le Monde.fr avec AFP
Les deux pays avaient suspendu la vente des récoltes de 2020-2021 jusqu’à nouvel ordre pour préparer la mise en place d’un prix minimum.
Un entrepôt du géant du négoce ivoirien Saf cacao à San Pedro, en octobre 2016. / Ange Aboa / REUTERS
La Côte d’Ivoire et le Ghana, les deux premiers producteurs mondiaux de cacao, ont mis en place mercredi 3 juillet à Abidjan un nouveau mécanisme de vente de leur cacao, qui instaure un différentiel de 400 dollars (355 euros) la tonne.
« A la suite d’une série d’échanges avec les principales parties prenantes, la Côte d’Ivoire et le Ghana ont mis en place un nouveau mécanisme de fixation des prix pour le commerce des fèves de cacao qui contribuera à fournir un prix rémunérateur aux producteurs », souligne un communiqué final laconique, à l’issue d’une rencontre des experts des deux pays et des industriels. « Ce système prend en compte un différentiel de revenu de subsistance fixe qui procurera aux producteurs un revenu décent », poursuit le texte, qui établit « un montant de 400 dollars la tonne pour garantir le prix plancher aux producteurs ».
Plus de 60 % de la production mondiale
Les deux pays ont aussi promis d’engager des discussions avec l’industrie cacaoyère sur les questions de la durabilité du mécanisme. Le 12 juin, dans une décision « historique » présentée comme un moyen de mieux rémunérer les agriculteurs, les deux pays ont suspendu la vente des récoltes de 2020-2021 jusqu’à nouvel ordre pour préparer la mise en place de ce prix minimum. La Côte d’Ivoire et le Ghana avaient décidé qu’ils ne vendraient plus leur cacao en deçà de 2 600 dollars (2 300 euros) la tonne.
Sur les 100 milliards de dollars que représente le marché mondial du cacao, seuls 6 milliards reviennent aux agriculteurs. Une situation « déraisonnable », avait fustigé le vice-président du Ghana, Mahamudu Bawumia. « Un juste prix des fèves de cacao serait une grande aide pour appuyer les investissements du gouvernement dans les infrastructures rurales et pour améliorer les conditions de vie », avait-il ajouté.
La différence de prix payé aux producteurs des deux côtés de la frontière des deux voisins suscite la contrebande, source de tensions entre les deux pays. Le Ghana et la Côte d’Ivoire, voisins et « jumeaux » par la géographie, le peuplement et l’agriculture, représentent plus de 60 % de la production mondiale de cacao. La Côte d’Ivoire est le premier producteur mondial de cacao avec une production d’environ 2 millions de tonnes par an, dont elle ne transforme que moins de 500 000 tonnes.