Plus de 80 migrants sont portés disparus après le naufrage de leur embarcation, mercredi 3 juillet, au large de Zarzis, dans le sud de la Tunisie. La garde nationale maritime tunisienne, qui n’a pu secourir que quatre survivants, a rapporté le témoignage de certains d’entre eux.

Les quatre migrants, trois Maliens et un Ivoirien, ont été secourus mercredi alors qu’ils tentaient de rallier l’Italie depuis la Libye. Ils étaient partis lundi de la ville libyenne de Zouara, à 120 km à l’ouest de Tripoli, à bord d’un bateau pneumatique avec 82 autres personnes, ont déclaré les survivants, selon un responsable de la garde maritime qui s’exprimait sous le couvert de l’anonymat.

Selon un des rescapés maliens, âgé d’une vingtaine d’années, leur bateau a fait naufrage lundi soir. « Encore en état de choc », il a été sauvé in extremis, a précisé Wajdi Ben Mhamed, responsable de l’Organisation internationale des migrations (OIM), pour le sud de la Tunisie. « Il a précisé qu’il y a eu une fuite, et sous l’effet d’un mouvement de foule, l’embarcation s’est renversée quelques heures après le départ, a rapporté M. Ben Mhamed. Il ne sait pas ce que sont devenus les autres, ils sont portés disparus, il y a une probabilité qu’ils soient morts noyés. »

Un rescapé ne survit pas

Houcem Eddine Jebabli, porte-parole de la garde nationale, n’était pas en mesure de donner le nombre de personnes portées disparues mais a confirmé que quatre migrants avaient été secourus au large du port de Zarzis. L’Ivoirien secouru est décédé jeudi à l’hôpital et un des Maliens est hospitalisé en réanimation, ont rapporté à l’Agence France-Presse le Croissant-Rouge et un responsable local de la garde nationale maritime. Les deux autres migrants ont été transférés vers un foyer à Zarzis, a affirmé Mongi Slim, responsable du bureau régional du Croissant-Rouge dans cette ville.

Selon un communiqué de la présidence du gouvernement, le premier ministre Youssef Chahed avait assuré mercredi, lors d’une visite à Zarzis, que « la question des réfugiés et des migrants ne relève pas de la responsabilité de la République tunisienne » mais que « tous les pays doivent en assumer la responsabilité ».

Ces dernières semaines, des dizaines de candidats à l’exil tentant de rallier l’Italie depuis l’ouest de la Libye ont été secourues au large de la Tunisie. Ainsi, 75 migrants, en majorité Bangladais, sauvés en Méditerranée fin mai sont restés bloqués plus de deux semaines sur le pont d’un bateau au large de Zarzis, avant qu’un grand nombre d’entre eux ne soient renvoyés au Bangladesh par l’Organisation internationale des migrations (OIM).

Migrants en Méditerranée : « Des morts qu’on ne voit pas sont des morts qui n’existent pas »
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