Croissance : l’Europe aborde 2020 avec prudence
Croissance : l’Europe aborde 2020 avec prudence
Par Sophie Petitjean (Bruxelles, bureau européen)
La Commission européenne a revu à la baisse ses estimations pour la zone euro, à 1,2 % en 2019 et 1,4 % en 2020.
A Bruxelles, le 2 juillet / GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP
Optimiste, mais prudente : c’est dans cet état d’esprit que la Commission européenne a présenté, mercredi 10 juillet, ses prévisions économiques d’été, dans lesquelles elle revoit à la baisse ses estimations de croissance dans la zone euro pour 2020. Un rectificatif qui s’explique, selon elle, par la « faiblesse » du secteur manufacturier.
Globalement, la Commission se veut rassurante : la croissance devrait continuer d’être au rendez-vous. Elle table sur une progression globale de 1,2 % en 2019 et de 1,4 % en 2020 du produit intérieur brut (PIB) des 19 pays de la zone euro. Pour l’Union européenne (UE) dans son ensemble, elle anticipe des hausses respectives de 1,4 % et 1,6 %.
Soit 0,1 point de pourcentage de moins que ce qu’elle avait annoncé dans ses dernières prévisions, en mai (elle tablait sur 1,5 % en 2020 dans la zone euro). En cause : les tensions commerciales et les importantes incertitudes politiques, qui ont continué à peser sur la confiance du secteur manufacturier.
Décrochage en Allemagne
Un contexte plus difficile qui touche particulièrement la première économie européenne, l’Allemagne. La Commission européenne maintient ses anticipations pour 2019, mais revoit en baisse celles de 2020, respectivement à 0,5 % et à 1,4 %. Le 5 juillet, l’Office allemand de la statistique (Destatis) avait, en effet, constaté un décrochage de 8,6 % par rapport à 2018 des commandes industrielles du pays, soit le plus important recul en dix ans, date de la dernière récession enregistrée outre-Rhin.
Les prévisions pour la France subissent à peu près le même sort (1,3 % de croissance en 2019 et 1,4 % en 2020). La Commission constate que le climat des affaires et la confiance des consommateurs se portent bien dans l’Hexagone, mais s’attend à ce que la faiblesse de la demande extérieure pèse sur l’activité économique.
Les prévisions de l’Italie, qui vient d’échapper à une possible procédure de déficit excessif pour son budget 2019, restent, pour leur part, inchangées : la Péninsule devrait péniblement atteindre une croissance de 0,1 % en 2019 et de 0,7 % en 2020. Toutefois, le projet de budget transalpin 2020, qui doit être envoyé à Bruxelles au plus tard le 15 octobre, fera l’objet d’une attention particulière.
Ces statistiques contrastent toutefois avec ceux des pays de l’Europe centrale et orientale, puisque la Commission s’attend à un taux de croissance de 3,7 % en Roumanie, de 3,2 % en Hongrie et de 2,7 % en Pologne en 2020.
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