Au Soudan, militaires et manifestants d’accord pour se partager le pouvoir
Au Soudan, militaires et manifestants d’accord pour se partager le pouvoir
Le Monde.fr avec AFP
Après plusieurs semaines de négociations, les généraux au pouvoir et les meneurs du mouvement de contestation ont paraphé mercredi matin un accord.
Un représentant du mouvement de contestation et le numéro deux du Conseil militaire au pouvoir, Mohamed Hamdan Daglo, ont signé un accord mercredi 17 juillet à Khartoum. / HAITHAM EL-TABEI / AFP
Un peu plus de trois mois après la chute du président Omar Al-Bachir, les généraux au pouvoir au Soudan et les meneurs du mouvement de contestation ont signé un accord. Après une nuit de discussions pour finaliser les derniers termes d’un accord trouvé le 5 juillet, les deux parties ont paraphé, mercredi 17 juillet dans la matinée, une « déclaration politique » entérinant le partage du pouvoir pendant la période de transition.
A l’issue de la rencontre, le numéro deux du Conseil militaire au pouvoir, Mohamed Hamdan Daglo dit « Hemeidti », a salué un moment « historique ».
Le texte de l’accord a été mis sur pied à la suite d’intenses négociations entre les médiateurs de l’Union africaine et de l’Ethiopie. Il stipule que l’instance chargée de mener la transition pendant une période d’environ trois ans, sera présidée par un militaire pendant les vingt et un premiers mois, puis par un représentant civil pendant les dix-huit mois restants.
Répression sanglante
Manifestation le 13 juillet à Khartoum. / MOHAMED NURELDIN ABDALLAH / REUTERS
Le mouvement de contestation au Soudan avait débuté le 19 décembre, après la décision du gouvernement de tripler le prix du pain. Le mouvement avait alors pris une tournure politique en réclamant la chute du président Omar Al-Bachir, destitué et arrêté le 11 avril par l’armée après trois décennies au pouvoir.
Les tensions étaient depuis persistantes entre les militaires au pouvoir depuis la chute de Bachir et les contestataires. La répression des manifestants a atteint des sommets le 3 juin, lorsque 136 personnes ont été tuées lors du raid sanglant mené sur le campement de manifestants installé depuis avril devant le siège de l’armée, selon un comité de médecins proche de la contestation. Les autorités, elles, parlent de 71 morts. Le Conseil militaire affirme toujours ne pas avoir ordonné la dispersion du sit-in, tout en reconnaissant l’implication « d’officiers et de soldats ». Des ONG et des manifestants pointent du doigt les paramilitaires des Forces de soutien rapide (RSF).
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