François de Rugy parle d’une « erreur regrettée et payée au prix le plus élevé et cruel »
François de Rugy parle d’une « erreur regrettée et payée au prix le plus élevé et cruel »
Le Monde.fr avec AFP
Lors de la passation des pouvoirs à Elisabeth Borne, l’ancien ministre de la transition écologique a jugé qu’« une vie d’engagement ne se résume pas à quelques images ».
Cérémonie de passation des pouvoirs entre Francois de Rugy et Elisabeth Borne à la tête du ministère de la transition écologique mercredi 17 juillet. / JULIEN MUGUET POUR « LE MONDE »
François de Rugy a évoqué une « erreur regrettée et payée au prix le plus élevé et le plus cruel » lors de la cérémonie de passation des pouvoirs à Elisabeth Borne à la tête du ministère de la transition écologique mercredi 17 juillet.
Selon l’ex-ministre, qui a démissionné à l’issue d’une semaine de révélations sur son train de vie, cela « ne peut venir effacer les actes posés, les avancées réalisées, les moyens dégagés pour mener concrètement une politique de progrès écologique ». D’après lui, « une vie d’engagement ne se résume pas à quelques images [mais] aux actions et réalisations ».
Démissionner est, selon M. de Rugy, « un double soulagement ». « Politique d’abord, parce que je sais votre compétence, votre engagement, votre sens de l’Etat, votre détermination à conduire les transformations écologiques contre toutes les inerties », a-t-il déclaré à Mme Borne.
« Mon soulagement est aussi plus personnel. (…) Si l’engagement politique apporte des satisfactions, il charrie aussi des difficultés, des douleurs même parfois, pour celui ou celle qui s’engage évidemment » et pour « l’entourage familial, ma femme et mes enfants, malmenés », a continué le député de Loire-Atlantique.
Sa successeure a salué un « choix courageux et difficile à titre personnel », pris dans des « circonstances exceptionnelles » et « au service de notre action collective ».
Des révélations en cascade
François de Rugy était dans la tourmente depuis la publication d’une série de révélations de la part de Mediapart sur son train de vie et son usage des fonds publics.
Le journal l’a notamment accusé d’avoir payé ses cotisations au parti Europe Ecologie-Les Verts avec son indemnité représentative de frais de mandat (IRFM), de louer un logement à vocation sociale tout en étant au-dessus du plafond de ressources et d’avoir organisé des dîners privés avec l’argent public. Il aurait aussi effectué d’onéreux travaux dans son appartement de fonction et abusé des chauffeurs mis à disposition des ministres.
Sous pression, Rugy a fini par donner sa démission mardi 16 juillet. La ministre des transports, Elisabeth Borne, lui succède tout en conservant son portefeuille d’origine. « Je mesure l’ampleur de la tâche qui m’attend. Beaucoup a été fait depuis deux ans. De nombreuses transformations sont engagées. Beaucoup reste à faire. La France continuera à porter ces enjeux », a-t-elle déclaré en se félicitant de l’« honneur » qui lui est fait.
A l’inverse de son prédécesseur, Mme Borne ne bénéficiera pas du statut de ministre d’Etat. Pour la porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye, cela ne signifie pas que « le symbole d’impulsion » sur cette thématique est « abandonné » par le gouvernement. D’après elle, le gouvernement a estimé qu’il n’était pas nécessaire de renouveler ce titre symbolique puisque « les choses sont sur les rails » et que cette dénomination n’entraîne pas de « différence effective ».
Homards, champagne et appartement : François de Rugy s'explique
Durée : 02:57