« Abruti », « il va se faire désosser »… des propos insultants de Benjamin Griveaux révélés avant le début de sa campagne
« Abruti », « il va se faire désosser »... des propos insultants de Benjamin Griveaux révélés avant le début de sa campagne
Le Monde.fr avec AFP
« Le Point » dévoile le contenu d’une « conversation privée » tenue « il y a quelques semaines ». Le candidat à la mairie de Paris s’est excusé, selon son entourage.
Benjamin Griveaux, le 11 juillet 2019. / STEPHANE DE SAKUTIN / AFP
C’est un début de campagne qui ne se place pas sous les meilleurs augures. A la veille de son premier meeting de campagne pour les municipales à Paris en tant que candidat LRM, Le Point a révélé, mercredi 17 juillet, que Benjamin Griveaux avait tenu des propos peu amènes sur ses rivaux pour l’investiture lors d’une « conversation privée », aussitôt déplorée par l’entourage du candidat auprès de l’Agence France-Presse.
« Il y a un abruti chaque jour qui dit qu’il veut être maire de Paris », Hugues « Renson c’est un fils de p…., on le sait depuis le premier jour. Mounir [Mahjoubi]… bon… no comment » : l’hebdomadaire publie un florilège de propos que le candidat aurait tenus il y a quelques semaines, sans préciser le contexte ni les interlocuteurs.
« Il va se faire désosser »
Finaliste malheureux dans la course à l’investiture, Cédric Villani est également étrillé selon ces propos rapportés : « Cédric, il n’a pas les épaules pour encaisser une campagne de cette nature. Il ne verra pas venir les balles, il va se faire désosser ! » Alors que la presse disait le chef de l’Etat attentif à la campagne du médaillé Fields, M. Griveaux aurait assuré, toujours selon Le Point, qu’« Emmanuel [Macron] [lui] envoie des SMS en disant : “Cédric n’a pas compris ce que je lui ai dit” ».
Sur son concurrent Pierre-Yves Bournazel, élu de centre droit à Paris et membre d’Agir, M. Griveaux aurait déclaré, selon Le Point :
« Qui tient Bournazel par les c… depuis le début, si ce n’est moi ? Pourquoi est-ce qu’on fait entrer [Franck] Riester [d’Agir] au gouvernement ? Pour tenir les mecs d’Agir, tout cela n’est pas le fruit du hasard ! ».
Puis, il donne son avis sur ce que représentent les municipales à Paris :
« C’est pas la cantonale de Vesoul ! Vous croyez quoi, qu’on tricote ? »
« Il a appelé les personnes pour s’excuser auprès d’elles »
Cedric Villani et Mounir Mahjoubi. / REGIS DUVIGNAU / REUTERS
« Benjamin Griveaux déplore qu’une conversation privée se retrouve dans la presse », a réagi son entourage, qui assure que « dès qu’il en a pris connaissance, il a appelé les personnes citées pour s’excuser auprès d’elles ».
« Le sujet est clos », a-t-on ajouté de même source, indiquant que l’ancien porte-parole du gouvernement est désormais « pleinement concentré sur la préparation de son meeting jeudi soir ».
« Pendant une campagne, les mots dépassent parfois la pensée », a réagi Mounir Mahjoubi. « Moi, je suis dans l’écoute inconditionnelle, je sais pardonner. Tout cela n’a aucune importance, il faut maintenant se tourner vers l’avenir », ajoute celui qui s’était désisté dans la dernière ligne droite pour soutenir Cédric Villani.
Cette fuite d’insultes n’est pas sans rappeler le « off » de l’eurodéputée LRM Nathalie Loiseau, qui avait dû renoncer à sa candidature à la présidence du groupe des Libéraux au Parlement européen après que ses propos insultants sur des personnalités européennes avaient paru dans la presse.