Des manifestants se tiennent autour d’une large banderole sur laquelle est inscrit le slogan « Protéger HongKong », lors d’un rassemblement contre les violences, le 20 juillet. / ANTHONY WALLACE / AFP

La police de HongKong a annoncé, samedi 20 juillet, avoir découvert un laboratoire clandestin de fabrication d’explosif TATP, alors que le territoire à statut spécial est secoué depuis plus d’un mois par des manifestations contestant l’influence croissante de la Chine dans l’ex-colonie britannique.

Les autorités ont indiqué avoir arrêté un homme de 27 ans, lors d’un raid vendredi soir dans un bâtiment industriel du district de Tsuen Wan, quartier situé au centre du territoire rétrocédé par le Royaume-Uni à la Chine en 1997. « Nous avons affaire à un laboratoire artisanal pour la fabrication d’explosifs puissants, spécifiquement du TATP [tripéroxyde de triacétone] », a déclaré à la presse un responsable policier, Alick McWhirter, spécialiste en déminage. « C’est un explosif extrêmement instable et puissant, qui peut causer des dégâts exceptionnels », a-t-il ajouté. Les autorités ont déclaré que deux kilos de cet explosif avaient été découverts au cours de l’opération ; l’équipe de démineurs a procédé à une explosion contrôlée et en prévoyait plusieurs autres.

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La police a indiqué avoir saisi lors de son raid un t-shirt avec le logo du « Front national de Hongkong », un groupuscule pro-indépendance, de même que des tracts relatifs aux manifestations antigouvernementales qui agitent le territoire semi-autonome. Le Front national de Hongkong a indiqué sur Facebook que l’homme arrêté était un de ses membres mais ajouté n’avoir aucune information sur la présence d’explosifs.

Grand rassemblement en soutien aux forces de l’ordre

L’annonce de la saisie intervient alors que HongKong vit depuis six semaines au rythme de larges manifestations initiées par le rejet d’un projet de loi, désormais suspendu, visant à autoriser les extraditions vers la Chine. La contestation s’est depuis élargie à des exigences plus vastes concernant la préservation des acquis démocratiques et des libertés – en particulier d’expression et l’indépendance de la justice – dont ce territoire jouit, théoriquement jusqu’en 2047, aux termes de l’accord de rétrocession.

Emaillée de quelques violences et la brève intrusion du parlement local par des manifestants, le 1er juillet, la mobilisation doit se poursuivre par un nouveau rassemblement dans l’après-midi du dimanche 21 juillet – le cortège pourrait devoir suivre un parcours raccourci par la police, qui des « troubles à la sécurité publique ». Les bâtiments du gouvernement ont été entourés d’une barrière de près de deux mètres de haut en prévision de la manifestation.

Si les rassemblements récents figurent parmi les plus importants de l’histoire récente d’Hongkong en terme de mobilisation populaire, une partie de la population déplore les affrontements entre manifestants et force de l’ordre. Samedi, dans un contre-mouvement de la manifestation prévue dimanche, au moins 103 000 personnes selon la police (316 000 selon les organisateurs) ont manifesté autour du slogan « Protéger Hongkong » pour exprimer leur soutien à la police et réclamer un arrêt des violences.

Pourquoi Hongkong est (encore) dans la rue
Durée : 07:14