Venezuela : panne d’électricité, le gouvernement dénonce une attaque
Venezuela : panne d’électricité, le gouvernement dénonce une attaque
Au moins 14 états du Venezuela ont été plongés dans le noir lundi en raison d’une importante panne électrique.
Caracas plongé dans le noir le 22 juillet. / YURI CORTEZ / AFP
La capitale Caracas et de nombreuses régions du Venezuela étaient plongées dans le noir lundi 22 juillet en fin de journée à la suite d’une nouvelle panne d’électricité liée selon le gouvernement à une « attaque électromagnétique ».
La panne de courant a commencé à Caracas à 20 h 41 GMT, a constaté l’AFP, et a affecté entre autres la distribution d’eau, les services de transports publics et les liaisons téléphoniques. En province, elle touchait au moins la moitié des 23 Etats vénézuéliens, selon des utilisateurs de Twitter.
« Les premiers éléments de l’enquête menée dans la région du Caroni (dans le sud du Venezuela) suggèrent qu’il s’agit d’une attaque électromagnétique visant à nuire au système de production hydroélectrique », a expliqué le ministre de la Communication Jorge Rodríguez à la télévision, promettant que le système électrique national serait remis en service « dans les plus brefs délais ».
Paiements suspendus
Les feux de signalisation étaient également hors service lundi dans la capitale vénézuélienne, provoquant des embouteillages importants, de même que les terminaux de paiements, indispensables dans un pays touché par l’hyperinflation où l’argent liquide et notamment les « grosses » coupures, les dernières encore utiles, se font rares. « J’ai faim, je voudrais manger quelque chose mais il n’y a plus aucun endroit en mesure d’accepter un paiement par carte de crédit, » se lamentait auprès de l’AFP Hernan Montalvo qui n’avait pas assez de monnaie pour s’acheter un hot-dog.
Plus tôt dans la journée, des flots de piétons ont envahi les trottoirs après la fermeture du métro. « Ils essayent de cacher l’ampleur de la tragédie en rationnant tout le pays, mais l’échec saute aux yeux : ils ont détruit le système électrique et n’ont pas de solutions, » a réagi sur Twitter le chef de l’opposition Juan Guaido, président du Parlement, qui s’est proclamé en janvier président par intérim du Venezuela et est reconnu comme tel par une cinquantaine de pays avec à leur tête les Etats-Unis.
L’opposition vénézuélienne met généralement les pannes de courant sur le compte de l’« incurie » et de la « corruption » au sein du gouvernement de Nicolas Maduro.
La société nationale de production d’électricité Corpoelec a quant à elle simplement indiqué qu’une panne touchait plusieurs secteurs de la capitale.
« Attaques terroristes »
Cette panne survient dans un contexte diplomatique tendu avec les Etats-Unis, que Caracas a accusé lundi d’avoir violé son espace aérien avec un « avion espion ».
La veille, des responsables militaires américains avaient dénoncé le fait qu’un avion de combat vénézuélien s’était approché vendredi de très près d’un avion américain, de façon « agressive » et « dangereuse », au-dessus de la mer des Caraïbes, qualifiant la manœuvre de « non professionnelle ». D’autres « blackout » ont plongé le Venezuela dans le noir cette année, un premier début mars puis un deuxième à la fin de ce même mois, paralysant, là aussi, le pays pendant une semaine. La distribution d’eau – qui fonctionne grâce au réseau électrique – avait aussi été interrompue.
Le gouvernement de Nicolas Maduro avait déjà attribué ces pannes à des « attaques terroristes » fomentées par l’opposition et les Etats-Unis contre la centrale hydroélectrique de Guri (sud), qui fournit 80 % de l’électricité au Venezuela.
La province vénézuélienne est aujourd’hui régulièrement touchée par des pannes de courant, mais la capitale est d’ordinaire épargnée. « Je suis indignée. Les réparations nécessaires n’ont pas été effectuées. C’est toujours la même chose. Et peut-être que cette panne-ci va être pire que les précédentes », a déclaré à l’AFP Eurimar Guere, une habitante de Caracas.