Somalie : visé par un attentat, le maire de Mogadiscio est mort des suites de ses blessures
Somalie : visé par un attentat, le maire de Mogadiscio est mort des suites de ses blessures
Le Monde.fr avec AFP
Abdirahman Omar Osman avait été blessé le 24 juillet dans un attentat des militants islamistes Chabab contre la mairie de la capitale somalienne.
Le maire de Mogadiscio, Abdirahman Omar Osman, en octobre 2017. / Feisal Omar / REUTERS
Le 24 juillet, il avait été blessé dans un attentat des militants islamistes Chabab dans la capitale somalienne. Le maire de Mogadiscio, Abdirahman Omar Osman, est mort dans un hôpital de Doha, au Qatar, où il avait été transféré, a annoncé jeudi 1er août la présidence somalienne. Le chef de l’Etat, Mohamed Abdullahi Mohamed dit « Farmaajo », a ordonné trois jours de deuil national et que les drapeaux soient abaissés à mi-mât.
Les Chabab, affiliés à Al-Qaida, avaient mené un attentat-suicide le 24 juillet contre la mairie de Mogadiscio, tuant au moins six personnes sur le coup et en blessant six autres. Cette attaque avait eu lieu à peine une heure après que James Swan, le représentant spécial de l’Organisation des Nations unies (ONU) en Somalie, eut rendu visite au maire.
Selon une source sécuritaire, un kamikaze était entré dans le bâtiment où avait lieu une réunion et s’était fait exploser. Le maire de Mogadiscio avait été transféré à Doha le lendemain de l’attaque.
« Il avait sacrifié sa vie au service du public somalien et il avait contribué à reconstruire le gouvernement de la Somalie, a réagi jeudi le président somalien. On se souviendra de lui pour son dévouement au service des gens et du pays, et pour son acharnement à développer Mogadiscio tout en jouant pleinement son rôle dans la lutte contre le terrorisme. »
Ancien ministre de l’information
Abdirahman Omar Osman était devenu maire de Mogadiscio en janvier 2018, après avoir été ministre de l’information dans le gouvernement actuel, un poste qu’il avait déjà occupé en 2010. Il était aussi gouverneur de la région de Banadir, qui englobe Mogadiscio. L’homme politique était revenu en Somalie en 2008, après avoir passé dix-sept ans en Grande-Bretagne. Il y avait notamment travaillé pour la municipalité du quartier d’Ealing à Londres, pour laquelle il s’occupait des questions de logement et de délinquance.
« Nous nous attendons à ce que ce décès attire l’attention de tous les Somaliens et nous unisse pour vaincre les groupes terroristes qui portent atteinte à la souveraineté de la Somalie », a espéré jeudi le directeur de la communication du président somalien, Abdinur Mohamed Ahmed, présentant ses condoléances.
Chassés de Mogadiscio en 2011, les Chabab ont ensuite perdu l’essentiel de leurs bastions. Mais ils contrôlent toujours de vastes zones rurales d’où ils mènent des opérations de guérilla et des attentats-suicides, y compris dans la capitale, contre des objectifs gouvernementaux, sécuritaires ou civils. Ils ont juré la perte du gouvernement somalien, soutenu par la communauté internationale et par les 20 000 hommes de la force de l’Union africaine en Somalie (Amisom).
Les Chabab ont mené plusieurs attaques d’envergure depuis le début du mois. Le 13 juillet, ils ont fait exploser un véhicule devant un hôtel de la ville portuaire de Kismaayo, dans le sud du pays, puis pris d’assaut l’établissement, faisant au moins 26 morts et 56 blessés. Le 22 juillet, au moins 17 personnes ont été tuées et 28 blessées dans l’explosion d’un véhicule piégé près d’un point de contrôle situé sur la route d’accès à l’aéroport de Mogadiscio.