Après la révocation de l’autonomie du Cachemire, le Pakistan expulse l’ambassadeur indien
Après la révocation de l’autonomie du Cachemire, le Pakistan expulse l’ambassadeur indien
Le Monde.fr avec AFP
Cette annonce est faite deux jours après la révocation par New Delhi de l’autonomie constitutionnelle du Jammu-et-Cachemire, la partie du Cachemire qu’elle contrôle et que le Pakistan revendique.
35 000 paramilitaires indiens ont été déployés dans la région. / TAUSEEF MUSTAFA / AFP
Le Pakistan a annoncé mercredi 7 août l’expulsion de l’ambassadeur indien basé à Islamabad ainsi que le rappel de son ambassadeur à New Delhi, et la suspension du commerce bilatéral avec l’Inde. Cette déclaration arrive deux jours après la révocation par New Delhi de l’autonomie constitutionnelle du Jammu-et-Cachemire, la partie du Cachemire qu’elle contrôle et que le Pakistan revendique.
La région himalayenne est sous une chape de plomb depuis dimanche soir : tous les moyens de communication sont bloqués, les touristes présents ont été renvoyés chez eux, le pèlerinage traditionnel d’Amarnath a été annulé et 35 000 paramilitaires ont été déployés dans la région.
Malgré le lourd déploiement sécuritaire et des interdictions de déplacement et rassemblement, des habitants de la grande ville de Srinagar ont fait état de manifestations sporadiques.
Un responsable de la police s’exprimant sous condition d’anonymat a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) qu’un jeune protestataire poursuivi par la police avait « sauté dans la rivière Jhelum et est mort » mardi. Les faits se sont produits dans la vieille ville de Srinagar, un bastion de la contestation contre l’Inde que de nombreux habitants du Cachemire, zone à majorité musulmane, perçoivent comme une force d’occupation.
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70 000 morts depuis 1989
Des manifestations sur place ont par ailleurs fait au moins six blessés, selon des informations fragmentaires obtenues par l’AFP. Un hôpital de la ville de Srinagar a reçu six personnes présentant des blessures par balles ou d’armes non létales, a expliqué un responsable médical de l’établissement.
Depuis 1989, les forces de l’ordre tentent en effet d’y étouffer une insurrection séparatiste, dans un conflit qui a fait plus 70 000 morts, des civils pour la plupart. Les autorités ont justifié les mesures de ces derniers jours par la possibilité d’une attaque terroriste soutenue par le Pakistan, accusé par l’Inde de prêter main-forte aux groupes rebelles.
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