Un militaire américain à Manbij, Syrie, le 4 avril 2018. / Hussein Malla / AP

Après des négociations infructueuses et des menaces turques insistantes d’intervention militaire contre les alliés kurdes des Etats-Unis, Ankara et Washington pourraient avoir trouvé un compromis sur le nord syrien. Mercredi 7 août, les autorités turques ont annoncé la mise en place d’un centre d’opérations conjointes pour cette région.

Cette annonce pourrait faire figure de dénouement après la montée récente des tensions entre les Etats-Unis et la Turquie, formellement alliées au sein de l’OTAN mais aux intérêts divergents sur la scène syrienne. Elle intervient après trois jours d’intenses discussions avec les Etats-Unis, qui cherchaient à éviter une nouvelle opération militaire turque dans le nord de la Syrie.

Les deux parties se sont entendues pour « prendre sans délai les premières mesures destinées à lever les inquiétudes de la Turquie », et « dans ce cadre de créer rapidement en Turquie un centre d’opérations conjointes pour coordonner et gérer la mise en place de la zone de sécurité avec les Etats-Unis ».

Soutien occidental aux Kurdes

Ces derniers jours, Ankara et Washington avaient discuté de la création d’une « zone de sécurité » séparant la frontière turque de certaines positions des Unités de protection du peuple (YPG) – force à dominante kurde de Syrie – mais achoppaient sur plusieurs points, notamment la profondeur de cette zone. Selon le ministère turc de la défense, Hulusi Akar, le but ultime de la Turquie est de créer un « couloir de paix » qui « garantit que nos frères syriens puissent revenir dans leur pays ».

La Turquie accueille le plus grand nombre de réfugiés syriens au monde : plus de 3,6 millions d’entre eux sont sur son territoire. Un peu plus tôt, Hulusi Akar avait qualifié de « positives » les discussions avec les Etats-Unis, a rapporté l’agence étatique Anadolu.

Les forces kurdes sont considérées par Ankara comme le prolongement du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), en conflit depuis 1984 avec l’armée turque et considéré par Ankara comme une « organisation terroriste ». Mais les YPG sont aussi l’épine dorsale des Forces démocratiques syriennes (FDS), une coalition kurdo-arabe que les Etats-Unis et d’autres pays occidentaux, comme la France, ont appuyée et armée contre les djihadistes du groupe Etat islamique (EI) et continuent de soutenir.

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