Un casque bleu de la Monusco monte la garde sur le territoire de Masisi, dans la province du Nord-Kivu, en RDC, le 11 avril 2019. / ALEXIS HUGUET / AFP

Mille neuf cents civils ont été tués en deux ans dans la région troublée du Kivu, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), où plus de 130 groupes armés sont actifs, selon un rapport publié mercredi par l’ONG Human Rights Watch (HRW) et le Groupe d’étude sur le Congo (GEC).

Dans les provinces du Kivu, « les groupes armés ont tué 1 900 civils et enlevé plus de 3 300 personnes entre juin 2017 et juin 2019 », notent les deux organisations. « Plus de 130 groupes armés se battent pour d’innombrables raisons dans les provinces du Kivu, faisant de cette région l’un des endroits les plus violents au monde », a déclaré Lewis Mudge, directeur pour l’Afrique centrale à HRW.

Au cours des deux dernières années, « l’épicentre de la violence est le territoire de Beni : presqu’un tiers de tous les meurtres de civils ont eu lieu ici », principalement à cause des combats entre les forces de sécurité congolaises et des miliciens ougandais musulmans des Forces démocratiques alliées (ADF). Mystérieux et repliés sur eux-mêmes, les ADF sont accusés d’être responsables de la mort de plusieurs centaines de civils dans une série de massacres depuis 2014.

Le rapport note par ailleurs que « contrairement à une opinion largement répandue, il n’y a pas de corrélation systématique entre la violence et les zones minières – seulement 20 % des incidents violents se produisent dans un rayon de 20 km d’une mine ». Bien que certaines violences soient directement associées aux efforts de contrôle des zones minières, « les groupes armés tirent des revenus de nombreuses sources, notamment la production de charbon de bois, le braconnage, les enlèvements et la taxation de tous types de marchandises et de mouvements », ajoute le rapport.

L’est de la RDC est en proie à l’insécurité depuis vingt-cinq ans.