« Swagger » : filmés comme jamais, les enfants d’Aulnay et de Sevran ont droit de cité
« Swagger » : filmés comme jamais, les enfants d’Aulnay et de Sevran ont droit de cité
Par Noémie Luciani
Le docufiction d’Olivier Babinet dresse un portrait émouvant de jeunes habitants de banlieue, plein d’une force vive, joyeuse et contagieuse.
Un beau moment de fraîcheur que ce docufiction tourné dans les cités à Aulnay ou à Sevran. Olivier Babinet réserve toute la parole et le premier rôle aux enfants. Les parents sont absents, la cité est partout : dans le cadre, dans leurs mots et leurs souvenirs, leurs préoccupations, leurs yeux. Mais ses jeunes habitants y ont droit d’existence par et pour eux-mêmes, hors les murs, le contexte, les contes vrais de rixes mortelles entre trafiquants.
Les enfants aux commandes, la mise en scène, docile mais malicieuse, leur emboîte le pas pour illustrer les confidences : la douce et triste Aissatou passe invisible au milieu de la foule, le truculent Régis défile tout de fourrure vêtu dans les couloirs, Paul danse en costume, comme Fred Astaire. Il faut entendre les raisonnements politiques de ces analystes en culottes courtes, plein d’un bon sens réjouissant que contrarie parfois l’écho de parents moins ouverts.
Le tableau d’ensemble est joli, émouvant, pas bête, plein d’une force vive, joyeuse et contagieuse, aux antipodes du misérabilisme et de la condescendance.
EXTRAIT - SWAGGER de Olivier Babinet (ACID CANNES 2016)
Durée : 01:35
Film français d’Olivier Babinet (2 h 24). Sur le Web : www.swagger-le-film.com et www.kidam.net/films/swagger