Airbnb porte plainte contre la ville de San Francisco
Airbnb porte plainte contre la ville de San Francisco
Le Monde.fr avec AFP
La plate-forme d’hébergement conteste une nouvelle réglementation, qui l’oblige à vérifier que les personnes proposant un logement sont enregistrées auprès de la ville.
La plate-forme en ligne d’hébergement chez l’habitant Airbnb a porté plainte contre une nouvelle réglementation l’obligeant à vérifier que les personnes proposant un logement à San Francisco sont bien enregistrées auprès de la ville. « C’est une mesure sans précédent pour Airbnb, que nous ne prenons pas à la légère, mais nous pensons que c’est la meilleure façon de protéger notre communauté d’hôtes et d’invités », a argué la société lundi soir sur son blog.
Le texte adopté au début de juin par la ville de San Francisco, siège d’Airbnb, oblige les plates-formes à vérifier que le numéro d’enregistrement fourni par les hôtes lors de leur inscription sur le site est véridique, sous peine de sanctions pénales et civiles. Cherchant à limiter la flambée des prix des logements dans l’agglomération, San Francisco a mis en place toute une procédure pour tenter d’empêcher des propriétaires de retirer leurs biens de la location longue durée pour les dédier uniquement à Airbnb.
Véritable enjeu politique
La plate-forme assure avoir incité ses hôtes à s’inscrire, notamment en leur expliquant le processus d’enregistrement auprès de la ville. Mais le dernier texte obligeant Airbnb à bannir de sa plate-forme toutes les personnes ne s’étant pas enregistrées « ignore le fait que le système ne fonctionne pas », estime le site. Dans sa plainte Airbnb invoque notamment le fait qu’un site ne peut pas être tenu responsable pour ce qu’y postent ses utilisateurs et qu’il ne peut être obligé sans assignation à partager leurs informations.
Adoptée à la fin de 2014, la « loi Airbnb » comprend trois volets principaux, rappelle le blog Silicon Valley. En plus de l’obligation d’enregistrement, elle a instauré une taxe de séjour de 14 %, prélevée directement lors de la réservation sur la plate-forme, et une série de limitations. Ainsi, les hôtes ne peuvent louer que leur résidence principale pour une durée maximale de quatre-vingt-dix jours an sans être présents. Et chaque location ne peut pas excéder trente jours. En revanche, aucune obligation ni sanction ne sont prévues à l’encontre d’Airbnb.
A San Francisco, Airbnb est devenu un véritable enjeu politique dans une ville prise en étau entre la réussite de ses start-up et les conséquences sociales qui en découlent. Ses détracteurs l’accusent de participer à la hausse vertigineuse des loyers, en poussant des propriétaires à retirer leurs logements du marché de la location.