Cigarettes : les marques Gauloises et Gitanes ne seront pas interdites de commercialisation
Cigarettes : les marques Gauloises et Gitanes ne seront pas interdites de commercialisation
Par François Béguin
Ces marques étaient menacées par la directive européenne de 2014 sur le tabac au motif qu’elles évoquent, par leur seul nom, la virilité, la féminité, la jeunesse ou encore le succès.
Simulation d’un futur linéaire avec paquets de cigarettes génériques. | Franck CRUSIAUX/REA
Le patrimoine tabagique national sera donc sauf. Les paquets de Gauloises ou Gitanes ne devraient pas disparaître des présentoirs des buralistes à l’automne, comme l’a annoncé mercredi 20 juillet Le Figaro. Relayant les inquiétudes des industriels du tabac, le quotidien assurait qu’un décret en cours d’examen au Conseil d’Etat allait prochainement permettre à la ministre de la santé, Marisol Touraine, d’« interdire la commercialisation de plusieurs marques » de cigarettes au motif qu’elles évoquent, par leur seul nom, la virilité, la féminité, la jeunesse ou encore le succès.
Le décret, qui devrait être publié d’ici quelques semaines, est une transposition de la directive européenne de 2014 sur le tabac, qui prévoit d’interdire de faire figurer sur les paquets les mentions « à faible teneur en goudron », « léger », « ultra-léger », « doux », « naturel », « bio », « sans additifs », « non aromatisé » ou « slim ». Doit également être banni tout ce qui pourrait « induire les consommateurs en erreur en suggérant des effets bénéfiques en termes de perte de poids, de “sex appeal”, de statut social, de vie sociale ou de qualités telles que la féminité, la masculinité ou l’élégance ».
« La mort de certaines marques »
« On se demande en quoi une dénomination telle que Gauloises peut évoquer la féminité », fait-on valoir au ministère de la santé pour signifier que des marques comme Gauloises, Gitanes ou Lucky Strike ne devraient pas être concernées par le décret. Des marques liées à un autre univers, comme la mode ou le luxe, pourraient en revanche être touchées par le futur décret. Tout comme les appellations « Gold » ou « Blue » qui ont remplacé le terme « light », interdit par la précédente directive européenne de 2011.
Les quatre principaux industriels du tabac ont demandé le 8 juillet à être reçus par le premier ministre, Manuel Valls, « au regard de la gravité et de l’urgence de la situation ». Dans un communiqué publié mercredi 20 juillet, Seita Imperial Tobacco a « dénoncé vivement le caractère arbitraire d’une décision qui pourrait aboutir à la mort de certaines marques ». Le ministère de la santé, lui, a dénoncé le « lobbying intense des industriels du tabac pour tenter de peser dans l’application de la directive européenne ».
Le paquet de cigarettes « neutre » qui sera obligatoirement en vente à partir du 1er janvier 2017 laissera peu de marge aux industriels pour attirer l’attention du fumeur. Sans logos, couleurs ou codes typographiques, seul le nom de la marque continuera d’apparaître en caractères Helvetica de taille 14.