L’Indonésie exécute quatre condamnés à mort
L’Indonésie exécute quatre condamnés à mort
Le Monde.fr avec AFP
Trois Nigérians et un Indonésien, condamnés pour trafic de drogue, ont été tués dans la nuit de jeudi à vendredi. Djakarta avait prévenu que 14 personnes, dont des étrangers, seraient exécutées ce week-end.
Manifestation contre les exécutions de détenus à Djakarta, en Indonésie, le 28 juillet. | BAY ISMOYO / AFP
Quatre hommes condamnés à mort pour trafic de drogue en Indonésie ont été exécutés dans la nuit de jeudi 28 à vendredi 29 juillet, a déclaré le vice-procureur général chargé des crimes. Il s’agit de trois Nigérians et d’un Indonésien.
Les détenus ont été exécutés peu après minuit (19 heures jeudi à Paris). Le vice-procureur n’a pas expliqué pourquoi dix autres condamnés à la peine capitale pour trafic de drogue, qui devaient également être exécutés, ne l’ont pas été. Un violent orage et des pluies diluviennes se sont abattus sur le site au moment des exécutions, ce qui pourrait expliquer un report ou retard.
« Ce n’est pas une tâche amusante. Pour nous, c’est un travail vraiment triste car cela implique la vie de personnes », a déclaré le vice-procureur.
Les préparatifs se sont accélérés ces derniers jours au complexe pénitentiaire de Nusa Kambangan, l’« Alcatraz indonésien », sur une petite île située au sud de Java, où se sont déroulées les précédentes séries d’exécutions. Les détenus ont été placés à l’isolement dans l’attente de leur exécution.
Doutes sur la culpabilité d’un détenu pakistanais
Jeudi, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a appelé le gouvernement indonésien à « stopper les exécutions imminentes » et exhorté le président Joko Widodo à « envisager de décréter un moratoire sur l’application de la peine de mort en Indonésie et à progresser vers son abolition ». Les ONG Amnesty International et Justice Project Pakistan ont aussi protesté contre les exécutions qui ont lieu en Indonésie et exprimé de sérieux doutes quant à la culpabilité du condamné à mort pakistanais Zulfiqar Ali, « torturé sans relâche et privé de ses droits les plus fondamentaux ».
L’exécution en avril 2015 de huit hommes – deux Australiens, un Brésilien, quatre Nigérians et un Indonésien – condamnés à la peine capitale pour trafic de drogue dans des affaires distinctes, avait provoqué de vives critiques internationales ; l’Australie allant jusqu’à rappeler temporairement son ambassadeur.
Parmi les autres étrangers dans le couloir de la mort en Indonésie figurent le Français Serge Atlaoui, la Philippine Mary Jane Veloso et la Britannique Lindsay Sandiford, condamnés pour trafic de drogue et tous trois retirés de la liste lors de la dernière série d’exécutions, l’an passé.