Mobilisation générale pour sauver la saison touristique sur la Côte d’Azur
Mobilisation générale pour sauver la saison touristique sur la Côte d’Azur
LE MONDE ECONOMIE
Les rivages de la Méditerranée, entre Nice et Saint-Tropez, ont été boudés. L’activité hôtelière aurait baissé de 14 %.
Le Comité régional du tourisme de la Côte d’Azur dévoilera, vendredi 12 août, les détails de son plan de relance. Sous l’impulsion de son président, David Lisnard, une cellule de crise a décidé d’allouer un million d’euros à une campagne de publicité pour diffuser une « image positive » de la French Riviera à l’étranger, a annoncé l’organisme de promotion touristique, mercredi 27 juillet. La moitié de ce budget sera financée par le département des Alpes-Maritimes. Le reste proviendrait notamment de la chambre de commerce et d’industrie et d’Atout France, agence de développement touristique de l’Hexagone.
La campagne s’appuiera sur les réseaux sociaux.
« Des actions spécifiques seront menées sur les marchés européens, aux Etats-Unis, dans la Grande Russie, en Chine et au Japon », ajoute le Comité dont l’objectif est fort ambitieux.
Trois semaines après l’attentat de Nice qui a fait 85 morts, les professionnels du tourisme espèrent faire oublier les images de cette tragédie, rassurer les touristes et les convaincre de venir lézarder au bord de la Grande Bleue. Il y a urgence. Les mois de juillet et d’août représentent plus de 50 % du chiffre d’affaires annuel du secteur. Sur cette Côte d’Azur que fréquentent chaque année 11 millions de touristes français et étrangers (dont 15 % sur le seul mois d’août), les taux d’occupation dans les palaces et les chiffres d’affaires réalisés en terrasse sont en berne.
Afflux d’annulations
Au grand dam des établissements de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA) et de leurs 55 000 employés : « L’année est plombée », regrette le président de l’Union des métiers de l’industrie hôtelière (UMIH) de PACA, Michel Chevillon.
« L’activité hôtelière a reculé de 14 % dans la région en juillet », confirme Georges Panayotis, responsable de MKG, cabinet d’analyses économiques du secteur.
Jusqu’à l’attentat de Nice du 14 juillet, les hôteliers azuréens avaient échappé à la déprime que traversent leurs homologues parisiens depuis janvier 2015. Mais, dès le lendemain de la tragédie, ils ont fait face à un afflux d’annulations. Premiers concernés : les palaces et les hôtels haut de gamme. Au Mercure Croisette Beach, à Cannes, « 450 nuitées ont été annulées en juillet », comptabilise son directeur, M. Chevillon.
Décisions « anxiogènes »
Les ressortissants des pays du Proche-Orient ont fait faux bond. Princes et princesses d’Arabie ne sont pas « venus en masse » sur la Croisette, déplore cet hôtelier. Les Britanniques, deuxième population de touristes après les Italiens, ont, eux aussi, renoncé. « A cause du Brexit et de la baisse de la livre sterling », dit M. Chevillon.
Les Français boudent, eux, les grandes fêtes d’été. A Cannes, les feux d’artifice du Festival d’art pyrotechnique ont fait un flop. Seulement 20 000 spectateurs ont assisté aux festivités, dimanche 7 août, selon l’office de tourisme. Ils sont d’habitude plus de 100 000 à se presser sur la Croisette.
Dans le golfe de Saint-Tropez, autre fief de la jet-set, les hôteliers déplorent les décisions « anxiogènes » prises par les maires de Saint-Tropez et de Sainte-Maxime, dans le Var, d’annuler les feux d’artifice prévus lundi 15 août. Contrairement à leur voisin, Port Grimaud, les deux municipalités ont renoncé à cet événement, « faute d’avoir pu se conformer aux instructions du préfet en termes de sécurisation des accès ».
« C’est encore un signal très négatif qu’on envoie au monde entier ! », s’agace le responsable de l’UMIH.