Afrique Football Club : Sébastien Haller confirme, Sadio Mané inscrit un bijou
Afrique Football Club : Sébastien Haller confirme, Sadio Mané inscrit un bijou
Par Alexis Billebault (chroniqueur du Monde Afrique)
Dans sa chronique hebdomadaire, notre chroniqueur revient sur les bons débuts de saison de Sébastien Haller aux Pays-Bas et de Sadio Mané à Liverpool.
Sadio Mané est félicité par ses partenaires de Liverpool, après son but dimanche 14 août. | Tony O'Brien / REUTERS
Sébastien Haller, libre et sous surveillance
Comme d’autres, il a dû s’exiler pour exister. À Auxerre, son club formateur, Sébastien Haller, son temps de jeu était devenu si maigre que partir était devenue une évidence. Aujourd’hui, ce jeune attaquant né à Ris-Orangis (ile-de-france) d’un père français et d’une mère ivoirienne exerce son métier à plein temps au FC Utrecht, un club de la classe moyenne des Pays-Bas. Auteur de 17 buts la saison dernière, celui qui joue pour l’Équipe de France Espoirs en a déjà inscrit deux depuis la reprise de l’Eredivisie, dont le dernier le 12 août à Heerenveen (2-2).
« Il a fait un choix un peu risqué mais finalement payant, explique Vincent Cabin, le responsable du recrutement pour le centre de formation auxerrois. Nous l’avions fait venir de Brétigny, un club partenaire de l’AJA, alors qu’il n’avait que 13 ans. Haller a toujours beaucoup marqué, mais quand il a connu une baisse d’efficacité, il a un peu perdu confiance. Et un attaquant marche beaucoup à la confiance. Il a peut-être joué trop tôt en L2. »
Professionnel à 17 ans, aligné en Ligue 2 à l’été 2012, Sébastien Haller a préféré s’exporter aux Pays-Bas plutôt que de rester un « intermittent du spectacle ». Aujourd’hui, l’attaquant du FC Utrecht, acheté 800 000 euros, vaut beaucoup plus, et des clubs prestigieux (Ajax Amsterdam, Monaco, Sunderland) s’intéressent à lui.
« Il jouera un jour dans une plus grosse équipe, c’est évident », pronostique Vincent Cabin. Et Michel Dussuyer, le sélectionneur de la Côte d’Ivoire, pour laquelle Haller reste éligible, suit évidemment le dossier…
Sadio Mané n’a pas traîné
Au moins, Liverpool est déjà certain d’une chose. Sadio Mané, que les Reds ont débauché du port de Southampton pour cinq ans et un transfert d’un peu plus de 41 millions d’euros, ne marquera plus contre eux. La saison dernière, le milieu offensif sénégalais avait profité de ses rencontres avec le club de la Mersey pour affiner ses statistiques et lui marquer trois buts. Jûrgen Klopp, le flamboyant entraîneur allemand de Liverpool, avait même assuré le service après-vente de ses dirigeants en assurant qu’il suivait les performances du jeune homme, passé par le FC Metz et les Red Bull Salzbourg, depuis plusieurs années. On veut bien le croire.
Dimanche à Londres face à Arsenal (4-3), le Casamançais a inscrit un des quatre buts de son équipe, et sans doute le plus beau du week-end en Premier League. « Il a tout pour s’imposer à Liverpool, » prévient Dominique Bijotat, qui lui a offert ses premières minutes chez les professionnels au FC Metz. « Sa vitesse, son explosivité étaient ses principaux atouts. Bien sûr, à l’époque, il avait plein de défauts dans le placement, la concentration. Mais je voulais davantage voir ses qualités, et il a profité de ses expériences en Autriche et à Southampton pour progresser », explique l’actuel entraîneur d’Al Hoceima (Maroc).
Déjà auteur de plusieurs buts lors de la préparation estivale des Reds, Sadio Mané a débuté la saison par un coup d’éclat face aux Gunners d’Arsène Wenger. Lequel avait ciblé son bourreau dominical comme une potentielle recrue avant que Liverpool ne finisse par mettre tout le monde d’accord…
Aatif Chahechouhe, l’exil utile
Il faut parfois apprendre à emprunter des chemins de traverse et faire escale là où on ne l’imaginait pas pour, enfin, voir arriver la lumière. Aatif Chahechouhe a 30 ans depuis le 2 juillet, et même si sa carrière ne démarre pas aujourd’hui, son arrivée au Fenerbahce Istanbul, le club le plus riche de Turquie et dont Recep Tayyip Erdogan, le président de la République, est le supporter le plus connu, marque tout de même un sérieux coup d’accélérateur. À Nancy, où il ne jouait quasiment pas, l’international marocain né à Fontenay-aux- Roses (Hauts-de- Seine) savait qu’il n’avait plus rien à espérer.
« Alors, on m’a proposé d’aller à Chernomorets Bourgas, en Bulgarie. Je n’étais pas très chaud pour y aller, mais je me suis vite adapté », explique le joueur. Et plutôt bien. En six mois et quinze matches, Aatif Chahechouhe marque 10 buts et tape dans l’œil de Sivasspor, un club turc sans grosses références. Au cœur de l’Anatolie, l’attaquant maintient son rythme bulgare (57 buts en quatre saisons, toutes compétitions confondues), se construit une belle réputation dans son nouveau pays d’accueil et finit par convaincre Aziz Yildirim, le président multimillionnaire du Fener, de racheter sa dernière année de contrat.
« J’ai un peu galéré dans ma carrière, j’ai fait des choix risqués, car Bourgas et Sivas ne sont pas des clubs très exposés, mais je m’aperçois que cela a payé. Aujourd’hui, je joue dans un des trois plus grands clubs de Turquie. J’espère juste rejouer rapidement pour le Maroc », explique-t- il.
Mais avant cela, il lui faudra d’abord affronter le présent et les Grasshoper Zurich en Ligue Europa (18 et 25 août). Cela le rapprochera (un peu) de Nancy…