Arrêtés anti-« burkini » : quatre villes assignées en justice
Arrêtés anti-« burkini » : quatre villes assignées en justice
Le Monde.fr avec AFP
Le Collectif contre l’islamophobie a déposé un référé liberté pour obtenir la suspension des arrêtés pris par Nice, Menton, Fréjus et Roquebrune-Cap-Martin.
Le comité contre l’islamophobie a déposé un référé liberté pour obtenir la suspension des arrêtés « anti-burkini » pris par Nice, Menton, Fréjus et Roquebrune-Cap-Martin, quatre villes de la Côte d’Azur. | AP
Quatre villes de la Côte d’Azur ont été assignées en justice par le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF) pour obtenir la suspension de leur arrêté anti-« burkini », a déclaré lundi 29 septembre l’avocat de l’association. « J’ai déposé un référé liberté pour la commune de Nice, de Roquebrune-Cap-Martin, de Menton et pour Fréjus », a affirmé l’avocat niçois Sefen Guez Guez. Dans le cas de Fréjus, l’audience se tiendra devant le tribunal administratif de Toulon mardi à 14 h 30, a-t-il précisé. Les dates des autres audiences ne sont pas encore connues.
Vendredi, le Conseil d’Etat a suspendu l’arrêté de la commune de Villeneuve-Loubet et estimé que les tenues de baignade intégrales ne troublaient pas l’ordre public. Plusieurs villes voisines, comme Nice ou Menton, ont refusé de plier et décidé de continuer à verbaliser tant que leur arrêté ne serait pas formellement invalidé par les juridictions administratives.
« La loi autorise l’exercice du culte »
La plupart des maires des villes balnéaires de la Côte d’Azur ont interdit cet été le maillot de bain intégral musulman ou burkini, certains y voyant une provocation après l’attentat islamiste qui a fait 86 morts le 14 juillet à Nice. Dans les communes où l’interdiction avait cours, des femmes simplement voilées ont été invitées à quitter la plage, une situation qui a valu à la France d’être montrée du doigt à l’étranger. Plusieurs élus de droite et d’extrême droite réclament par ailleurs une loi sur ce sujet.
Dimanche, une église évangélique a célébré sans incident une quinzaine de baptêmes par immersion dans la mer sur une petite plage municipale. « La loi sur la laïcité autorise l’exercice du culte, même à l’extérieur, mais l’arrêté municipal, lui, interdit toute manifestation de signes religieux ostentatoire. Cela concerne toutes les religions même si dans les faits on voit bien que les seules personnes inquiétées sont de confession musulmane », a commenté Me Guez Guez.