Au Venezuela, le Parlement dénonce un « coup d’Etat » du président Maduro
Au Venezuela, le Parlement dénonce un « coup d’Etat » du président Maduro
Le Monde.fr avec AFP
Des manifestations ont eu lieu ces deux derniers jours dans les rues de Caracas, après l’annonce jeudi par le Conseil national électoral (CNE) de la suspension de la collecte de signatures d’électeurs, étape préalable à l’organisation d’un référendum contre Nicolas Maduro.
Henry Ramos Allup, président du Parlement. | FEDERICO PARRA / AFP
Le Parlement du Venezuela, dominé par l’opposition, a dénoncé dimanche 23 octobre un « coup d’Etat commis par le régime de Nicolas Maduro » après la suspension du processus de référendum révocatoire contre le chef de l’Etat.
L’Assemblée nationale a convenu de « déclarer la rupture de l’ordre constitutionnel et l’existence d’un coup d’Etat commis par le régime de Nicolas Maduro », qui l’amènera à entreprendre des actions sur le plan international et des moyens de pression populaires, selon la résolution adoptée par le Parlement.
Deux jours de manifestation à Caracas
Des manifestations ont eu lieu ces deux derniers jours dans les rues de Caracas, après l’annonce jeudi par le Conseil national électoral (CNE) de la suspension de la collecte de signatures d’électeurs, étape préalable à l’organisation d’un référendum contre Nicolas Maduro, très impopulaire dans son pays en raison notamment d’une grave crise économique. Le CNE a évoqué des « fraudes » commises par l’opposition pour justifier le gel du processus. L’opposition accuse depuis des mois le Conseil de jouer le jeu du gouvernement.
Ce processus de collecte des signatures était la dernière étape pour l’opposition de centre droit, regroupée autour de la Table pour l’unité démocratique (MUD) et majoritaire au Parlement, avant de pouvoir organiser un tel référendum contre le chef de l’Etat socialiste.
Le gouvernement dénonce un projet de « coup d’Etat »
Samedi, Diosdado Cabello, numéro deux du régime, avait réagi aux initiatives de l’opposition : « Nous ne serons renversés sous aucun prétexte. » Lors d’une conférence de presse, il avait jugé que les manifestations et la séance extraordinaire de l’Assemblée répondaient à un projet de « coup d’Etat » des opposants au régime.
Henry Ramos Allup, président du Parlement, avait annoncé que des représentants de l’opposition se rendraient au siège de l’Organisation des États américains (OEA) à Washington dans les prochains jours pour demander à Luis Almagro, secrétaire général de l’organisation, qu’il applique la Charte démocratique de l’OEA.
Ce texte autorise l’organisation à intervenir diplomatiquement contre l’un de ses États membres s’il est considéré qu’il fait face à une crise constitutionnelle menaçant la démocratie.
Samedi dans un communiqué diffusé par le ministère des affaires étrangères argentin, douze pays de l’Organisation des États américains (OEA), du Brésil au Chili en passant par le Mexique et les États-Unis, ont fait part de leur « profonde préoccupation » à la suite de la décision des autorités électorales de geler le processus référendaire.