Symantec se renforce dans la cybersécurité en rachetant Locklife
Symantec se renforce dans la cybersécurité en rachetant Locklife
LE MONDE ECONOMIE
L’entreprise de Mountain View a annoncé, le 21 novembre, le rachat de cette société spécialiste de la protection contre l’usurpation d’identité des particuliers.
Le siège de Symantec, à Mountain View, en Californie. | DR
Dans un secteur de la cybersécurité toujours plus concurrentiel, la société américaine Symantec poursuit son repositionnement. Après avoir revendu en 2015 sa division de stockage de données, le groupe ayant bâti sa notoriété sur le logiciel antivirus Norton a annoncé, lundi 21 novembre, l’acquisition de LockLife.
Cette société est spécialisée dans la protection contre l’usurpation d’identité des particuliers, notamment lors de la souscription de crédits en ligne. Coût de l’opération : 2,3 milliards de dollars (2,2 milliards d’euros). Plus tôt dans l’année, Symantec avait déjà racheté le concurrent de celle-ci, Blue Coat, davantage orienté vers les entreprises, pour 4,6 milliards de dollars.
Tout le secteur se redéfinit
Pour Symantec, il s’agit d’adapter son offre à la nature de plus en plus variée des menaces en ligne en élargissant son champ d’action de la seule « protection contre les logiciels malveillants vers la catégorie plus large de protection numérique des consommateurs », explique Greg Clark, le président-directeur général dans un communiqué. L’objectif est aussi de devenir moins dépendant du marché de l’ordinateur, dont l’érosion pèse sur ses résultats.
Les derniers chiffres, publiés en juillet par le cabinet Gartner, en attestent : s’il reste l’incontestable leader du marché, Symantec a vu son chiffre d’affaires s’effriter ces trois dernières années. Il atteint 3,4 milliards de dollars en 2015, en particulier sous l’effet du déclin (– 7 %) des solutions de protection des terminaux, son cœur de métier historique.
Symantec n’est pas le seul acteur du secteur à redéfinir ainsi sa stratégie. McAfee, l’un de ses concurrents directs – acquis par Intel pour 7,7 milliards de dollars en 2010 puis revendu en 2016 –, veut désormais s’affirmer comme le leader de la protection contre les attaques ciblées de type « ransomeware ». Il s’agit de logiciels malveillants qui, une fois introduits dans un ordinateur, chiffrent les données personnelles. Pour les déchiffrer, le propriétaire doit payer une rançon ; une pratique en plein essor.
De nouveaux terrains à protéger
Longtemps, les spécialistes de la sécurité sont restés dans leur pré carré : la protection des terminaux. Mais le marché ne cesse de s’étendre, tant sur le type de menaces que sur les terrains où celles-ci pourraient opérer : réseaux sociaux, mobile, Internet des objets, voitures connectées… « Ce secteur est très concurrentiel car il existe une myriade de sociétés spécialisées, chacune leader dans leur domaine », explique Benoît Flamant, directeur général délégué du fonds FourPoints. Ce dernier souligne que les dernières manœuvres de la société californienne s’expliquent également par la présence du fonds activiste Elliott Management, entré au capital de la société en début d’année.
Pour autant, des analystes comme ceux de Technavio estiment que les marques les plus reconnues ont une carte à jouer à condition de proposer des solutions contre tous les types de menaces. Une stratégie qui passe inévitablement par des acquisitions.