Vincent Peillon se prépare à une candidature à la primaire de la gauche
Vincent Peillon se prépare à une candidature à la primaire de la gauche
Le Monde.fr avec AFP
Selon un de ses proches contacté par « Le Monde », l’ancien ministre de l’éducation se prépare à être candidat « dans les prochains jours ». L’information avait été donnée par « Le Point » et « Le Canard enchaîné ».
Vincent Peillon, à Marseille, pendant la campagne des élections européennes de mai 2014. | ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP
Un nouveau venu dans la primaire de la gauche ? Selon un proche de Vincent Peillon, contacté par Le Monde mercredi 7 décembre, l’ancien ministre de l’éducation se prépare à être candidat. Le député européen devrait annoncer sa candidature « dans les prochains jours ». L’information avait été révélée mercredi par Le Point et Le Canard enchaîné.
En retrait de la vie politique nationale française, devenu professeur de philosophie à Neuchâtel en Suisse, et auteur de romans policiers, Vincent Peillon aurait donc décidé de replonger dans le bain socialiste. « Il considère que les candidats actuels ne représentent pas le cœur du PS et ne permettent pas de rassembler largement. Arnaud Montebourg et Manuel Valls, ça ne représente que les deux bouts de l’omelette », explique un de ses amis. « Il est prêt mais il consulte encore, il n’a pas de problème de parrainage », affirme un autre de ses proches.
Un cadre du Parti socialiste invite toutefois à la prudence : « Les hollandais et les aubrystes ne sont pas derrière. » « Peillon s’interroge tout seul, il était prêt à soutenir Hollande mais a vu dans sa renonciation une opportunité. » Ira-t-il jusqu’au bout ? « Je ne sais pas. Peillon, c’est un peu Hibernatus, l’homme qui disparaît puis à chaque fois tente de revenir », assure au Monde ce connaisseur des arcanes du PS.
En avril dernier, au moment de la sortie de son thriller Aurora, Vincent Peillon semblait décidé à mettre sa carrière politique à distance : « J’ai fait vingt-deux ans de congrès et de bureaux nationaux du PS, d’élections, de campagnes, de petites phrases… Ce n’est plus mon envie ni mon agenda », confiait-il au Monde.
Une mauvaise nouvelle pour Valls
A en croire Le Point, « une opération est en cours menée par Aubry, Moscovici, Taubira et Hidalgo pour aller chercher » Vincent Peillon, aujourd’hui député européen. Dans son édition de mercredi, Le Canard enchaîné rapporte aussi que Martine Aubry serait « allée chercher Vincent Peillon » en raison du peu d’empressement à se lancer dans la course de l’ex-garde des sceaux Christiane Taubira et de la ministre des affaires sociales Marisol Touraine. Mais l’information a été démentie par la maire de Lille.
« Je lis pour la deuxième fois ces derniers jours dans la presse (…) que j’aurais sollicité Vincent Peillon pour se présenter à la primaire de la gauche. Je tiens simplement à dire que je n’en ai jamais eu l’intention et que je n’ai eu aucun contact avec lui directement ou indirectement », a affirmé l’ex-première secrétaire du PS dans une courte déclaration à l’Agence France-Presse.
Sa candidature serait une mauvaise nouvelle pour Manuel Valls alors que l’ancien premier ministre débute sa campagne pour la primaire.
Sept candidats sont actuellement déclarés : Manuel Valls, Arnaud Montebourg, Benoît Hamon, Marie-Noëlle Lienemann et Gérard Filoche (issus de la gauche du PS), ainsi que Jean-Luc Bennahmias (UDE) et François de Rugy (Parti écologiste). Les candidatures à la primaire de la gauche sont ouvertes jusqu’au 15 décembre.
Candidature à la primaire de la gauche, mode d’emploi
Les candidats socialistes à la primaire de la gauche ont du 1er au 15 décembre pour se présenter au scrutin. Pour ce faire, ils doivent réunir les parrainages de 5 % de l’un des groupes suivants :
- membres titulaires du conseil national ;
- ou parlementaires socialistes ;
- ou conseillers régionaux et départementaux socialistes représentant au moins quatre régions et dix départements ;
- ou maires socialistes de villes de plus de 10 000 habitants représentant au moins quatre régions et dix départements.
Chaque candidat devra également signer une « charte d’éthique » fixant les règles de conduite durant la campagne, ainsi qu’une déclaration d’engagement sur le rassemblement des candidats à l’issue du scrutin. Le PS s’est engagé à verser 50 000 euros à chaque candidat pour sa campagne.
Chaque candidature sera ensuite examinée puis validée par une Haute autorité des primaires citoyennes, le 17 décembre, date qui marquera le lancement de la campagne.