« On manque de candidats pour des postes qui ont un impact social réél »
« On manque de candidats pour des postes qui ont un impact social réél »
Par Adrien de Tricornot
Vous cherchez un métier qui a du sens ? Entretien avec Jean-Philippe Teboul, directeur associé du cabinet de recrutement Orientation durable, qui met en garde contre les effets de mode.
Jean Philippe Teboul encourage les jeunes à élargir leurs perspectives. | WikiStage/Youtube
Jean-Philippe Teboul est directeur associé du cabinet de recrutement Orientation durable, spécialisé dans « les métiers de l’économie sociale et solidaire, et de l’intérêt général ». Parmi ses clients figurent de grandes ONG ou entreprises solidaires, comme Oxfam, Aides, Emmaüs ou Le Relais, des cabinets de conseil en développement durable ou en responsabilité sociale et environnementale (RSE), des sociétés développant l’investissement socialement responsable, le commerce équitable ou encore le secteur du logement social.
Quel est le profil des candidats que vous recrutez ?
Parmi les plus jeunes, il existe une infinité de cas particuliers, mais on distingue deux grandes familles. D’une part ceux qui ont suivi des études spécifiques : des mastères spécialisés ou des options RSE au sein de leurs cursus d’école d’ingénieurs ou de commerce. D’autre part ceux, un peu moins jeunes, vers la trentaine, qui ont déjà réussi une première expérience professionnelle et cherchent un nouveau moteur. Ce sont, en général, des gens brillants, qui avaient à se prouver quelque chose et qui, maintenant, peuvent passer à une autre étape.
En revanche, nous écartons les candidats pour qui le « sens » est un critère suffisant en lui-même, destiné à résoudre toutes leurs interrogations et toutes leurs aspirations. Le sens n’est pas un métier : si vous n’aimez pas l’audit, vous n’aimerez pas l’audit environnemental. Avoir des valeurs n’est pas un élément distinctif entre les candidats. Alors qu’ils passent les deux tiers de leurs lettres de motivation à en parler !
Comment faire son choix entre les différents débouchés ?
Il faut se poser des questions du type : « Est-on plutôt réformiste ou systémique ? » Si on veut changer le monde, on ne sera pas heureux aux Restos du cœur, car ce n’est pas leur mission. On peut aussi améliorer la vie des ouvriers des usines asiatiques en étant un acheteur responsable. Mais, comme on ne voit pas le résultat, on peut continuer à être malheureux au quotidien si on ne supporte pas la pression des négociations avec la grande distribution…
Et il ne faut pas céder aux effets de mode. Les très grandes ONG ont cinq à dix fois plus de demandes, pour les mêmes postes, que des structures moins connues. Beaucoup de candidats veulent être consultants en RSE, alors que le nombre d’offres proposées par les cabinets spécialisés reste limité. Au contraire, on en manque pour des postes très intéressants qui ont un impact social réel : chez les employeurs du logement social ou dans le secteur des relations sociales dans l’entreprise, par exemple. Elargir sa perspective peut décupler les possibilités de succès.
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O21 vous propose quatre rendez-vous – à Lille (6 et 7 janvier 2017, au Nouveau Siècle), à Cenon (dans l’agglomération bordelaise, les 10 et 11 février au Rocher de Palmer), à Villeurbanne (les 15 et 16 février) et à Paris (4 et 5 mars, à la Cité des sciences et de l’industrie). Deux jours pendant lesquels lycéens et étudiants pourront échanger avec des dizaines d’acteurs locaux innovants, qu’ils soient de l’enseignement supérieur, du monde de l’entreprise ou des start-up. Vous pouvez vous inscrire à l’édition lilloise en suivant ce lien.
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Seront également diffusés, à cette occasion, des entretiens en vidéo réalisés avec trente-cinq personnalités de 19 à 85 ans qui ont accepté de traduire en conseils d’orientation pour les 16-25 ans leur vision du futur.
Placé sous le haut patronage du ministère de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche, O21 est également soutenu, au niveau national, par quatre établissements d’enseignement supérieur (Audencia, l’Essec, l’Epitech, et l’alliance Grenoble école de management – EM Lyon). Localement, l’événement est porté par les conseils régionaux des Hauts de France, de Nouvelle Aquitaine et d’Ile-de-France, les villes de Cenon et de Villeurbanne et des établissements d’enseignement supérieur.