A son tour, AbbVie baisse les prix de ses traitements contre l’hépatite C
A son tour, AbbVie baisse les prix de ses traitements contre l’hépatite C
Par Juliette Garnier
Le laboratoire américain a conclu un accord avec les autorités de santé pour réduire de 30 % les tarifs de ses médicaments.
C’est au tour d’AbbVie de baisser les prix de ses médicaments Viekirax et Exviera contre le virus de l’hépatite C. Le laboratoire américain a annoncé, vendredi 27 janvier, avoir « conclu un nouvel accord avec le Comité économique des produits de santé [CEPS] pour rendre accessibles Viekirax et Exviera ». Les tarifs de ces traitements destinés aux patients atteints par le virus de génotype 1 passent de 42 000 à 28 730 euros pour douze semaines de traitements ; ceux du traitement propre aux malades de type G4 atteignent 26 432 euros pour douze semaines, contre 39 000 auparavant. Soit environ 32 % de baisse.
AbbVie marque ici à la culotte son concurrent MSD. Cette baisse de prix intervient quelques mois après celle du Zepatier fabriqué par le laboratoire américain. Le 8 décembre 2016, MSD avait obtenu le prix de 28 732 euros pour un traitement de douze semaines auprès des autorités françaises. Il revendiquait alors être moins cher de 40 % par rapport au Sovaldi, médicament-phare fabrique par Gilead.
L’association SOS Hépatites Fédération se félicite de la baisse des prix des traitements contre l’hépatite C. « Le prix demeure cependant très cher. Et l’accès au traitement reste encore limité à certains malades », souligne Frédéric Chaffraix, vice-président de ce collectif d’associations de malades.
Un « accès universel » attendu de pied ferme
Le 25 mai 2016, Marisol Touraine, la ministre de la santé, a promis « un nouveau cadre qui garantira l’accès aux médicaments antiviraux les plus efficaces contre cette maladie à tous les patients atteints de l’hépatite C ». Toutes les associations de patients attendent de pied ferme cet « accès universel ». Pour y parvenir, il reste à régler le sort des médicaments du laboratoire Gilead dont les tarifs obtenus pour son Sovaldi en 2014 sont régulièrement pointés du doigt.
Depuis janvier, cet autre laboratoire américain négocie le prix d’Epclusa, troisième génération de ses traitements anti-hépatite C, après le Sovaldi et le Harvoni, lancés en 2014 et 2015. Ce comprimé de deux molécules, à prendre pendant douze semaines quotidiennement, est destiné à tous les génotypes, et tous les stades de l’hépatite C. Il est déjà lancé dans plusieurs pays européens. En Allemagne, il est disponible au prix de 54 354 euros pour une année, dans sa phase de lancement, avant la fixation d’un prix par les autorités sanitaires.
« Les discussions sont en cours avec les autorités françaises », précise une porte-parole de Gilead. Elles devraient aboutir au premier trimestre 2016. « Il ne faudrait pas qu’elles s’éternisent », juge M. Chaffraix, en rappelant que plus de 200 000 personnes sont atteintes par le virus de l’hépatite C en France. De facto, la tenue de l’élection présidentielle devrait aussi être une date-butoir. Marisol Touraine doit honorer sa promesse avant de quitter son ministère.