25 civils tués dans une attaque à caractère ethnique en RDC
25 civils tués dans une attaque à caractère ethnique en RDC
Le Monde.fr avec AFP
Selon une source officielle, des Maï-Maï Mazembe ont attaqué à la machette une tribu Hutu vivant dans l’Est de la République Démocratique du Congo.
Vingt-cinq civils ont été tués lors d’une attaque menée par une milice de l’ethnie nande dans une localité de l’Est de la République démocratique du Congo, samedi 18 février.
« Au total, 25 personnes ont été tuées, décapitées à la machette par des Maï-Maï Mazembe dans le village de Kyaghala et ses environs », a déclaré à l’AFP Francis Bakundakabo, délégué local du gouverneur de la province du Nord-Kivu, précisant que « toutes ces personnes sont des civils hutus ». Selon M. Bakundakabo, la tuerie s’est déroulée samedi entre 4 heures et 8 heures (3 heures et 7 heures à Paris).
Parmi les victimes, « 24 ont été tuées à la machette et une [femme] par balles », a dit à l’AFP Hope Kubuya, un responsable de la société civile locale. « Cette incursion des Maï-Maï Mazembe dans le village des Hutus vient enflammer le conflit inter-ethnique dans la région. »
Les Maï-Maï sont des groupes d’autodéfense constitués sur une base essentiellement ethnique. Le groupe Maï-Maï Mazembe est composé des ressortissants des communautés Nande, Hunde et Kobo et s’oppose aux miliciens du groupe Nyatura (hutu). La localité de Nyanzale où le massacre a eu lieu est peuplée majoritairement de Hutu.
La dernière attaque d’envergure dans la région remonte à Noël 2016 lorsque 35 civils au moins avaient été tués dans les attaques réciproques de miliciens des deux groupes.
Des conflits fonciers s’ajoutent aux querelles sur la nationalité
Les Hutus, rwandophones, sont largement tenus pour des étrangers par les communautés se considérant comme « autochtones », comme les Nande, les Hunde ou les Kobo.
L’antagonisme entre communautés hutu et nande est exacerbé depuis plus d’un an par une série d’attaques de villages par des milices de chaque camp dans une zone couvrant les confins des territoires de Rutshuru, Lubero et Masisi, dans le centre du Nord-Kivu.
Cette querelle sur la « nationalité » se superpose à des conflits fonciers liés à une migration vers le nord de cultivateurs hutus contraints d’abandonner leur terre du Sud de la province pour des raisons économiques liées au prix du foncier ou sous la pression de grands propriétaires.
La province du Nord-Kivu comme l’ensemble de la région orientale de la RDC est déchirée par des conflits armés depuis plus de vingt ans.