Indonésie : les quatre hommes les plus fortunés sont plus riches que 100 millions de pauvres
Indonésie : les quatre hommes les plus fortunés sont plus riches que 100 millions de pauvres
L’ONG britannique Oxfam estime dans un rapport publié jeudi que « le creusement du fossé entre les riches et le reste de la population constitue une menace sérieuse pour la prospérité de l’Indonésie ».
Le président indonésien, Joko Widodo, arrivé au pouvoir fin 2014, a fait de la lutte contre les inégalités l’une de ses priorités pour 2017. | © Beawiharta Beawiharta / Reute / REUTERS
« Si les inégalités ne sont pas combattues, la réduction de la pauvreté sera beaucoup plus difficile et l’instabilité sociale pourrait augmenter » en Indonésie, analyse Oxfam dans un rapport publié jeudi 23 février. Selon l’ONG, les quatre hommes les plus fortunés du pays sont plus riches que les 100 millions de personnes les plus pauvres dans la première économie d’Asie du Sud-Est, aux inégalités criantes.
La richesse cumulée de ces quatre milliardaires a atteint l’an passé 25 milliards de dollars (23,7 milliards d’euros), soit davantage que 40 % des habitants les plus pauvres, pour une population totale de 255 millions. En une seule journée, un milliardaire peut gagner avec les seuls intérêts de sa fortune plus de 1 000 fois la somme que les plus pauvres dépensent pendant toute une année pour leurs besoins élémentaires.
Vingt fois plus de milliardaires en quatorze ans
L’Indonésie occupe la sixième place du classement des pays aux plus fortes inégalités dans le monde. En 2016, les 1 % les plus fortunés possédaient près de la moitié (49 %) des richesses de l’archipel, selon le rapport. Dans ce pays émergeant à forte croissance, le nombre de milliardaires est passé de un en 2002 à vingt en 2016.
« Le creusement du fossé entre les riches et le reste de la population constitue une menace sérieuse pour la prospérité de l’Indonésie à l’avenir », selon Oxfam.
Le président indonésien, Joko Widodo, arrivé au pouvoir fin 2014, a fait de la lutte contre les inégalités l’une de ses priorités pour 2017. Selon l’ONG :
« Il peut y arriver en introduisant un salaire minimum pour tous les travailleurs, en augmentant les dépenses pour les services publics et en contraignant les grands groupes et les riches individus à payer leur juste part d’impôts. »