Vente-privee.com s’empare du Petit ballon
Vente-privee.com s’empare du Petit ballon
Par Laurence Girard
Le groupe français espère continuer à faire bouger les lignes de la distribution de vin en prenant une participation majoritaire dans la start-up.
Jacques-Antoine Granjon, patron de Vente-privée. com, au siège social de l’entreprise, à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) , le 11 anvier 2016. | BERTRAND GUAY / AFP
Entre robe, chaussure ou maroquinerie, le vin a depuis longtemps sa place dans la vitrine de déstockage de Vente-privee.com. Le groupe français a décidé d’accroître son expertise en ce domaine. Il a choisi de prendre une participation majoritaire dans une start-up du vin, Le Petit Ballon. Les détails financiers de l’opération qui a été officialisée jeudi 13 avril n’ont pas été dévoilés.
« Nous adorons Michel et Augustin. Lorsqu’ils ont signé avec Danone, ils cherchaient un moteur pour accélérer leur développement. Notre démarche est similaire avec Vente-privée.com », explique Martin Ohannessian, fondateur de l’entreprise Le Petit Ballon, avec trois autres associés. L’idée de proposer un service de sélection et de ventes de bouteilles par abonnement pour les non-initiés lui est venue en 2011.
Comme Michel et Augustin qui se sont inspirés de l’exemple de Ben & Jerry’s pour se lancer dans la création de biscuits, yaourts ou autres boissons, M. Ohannessian a trouvé son modèle Outre-Atlantique. En l’occurrence Foodzie, une société de commerce en ligne proposant aux internautes américains une vente par abonnement d’une « box », un assortiment de produits gastronomiques de petits producteurs. Pour sélectionner les vignerons et leurs cuvées, M. Ohannessian a convaincu Jean-Michel Deluc, ancien sommelier du Ritz de participer à l’aventure.
Acquérir de nouveaux outils technologiques
En six ans, Le Petit Ballon a séduit 60 000 abonnés et a expédié un million de bouteilles en France, en Belgique et en Grande-Bretagne en 2016. Il revendique un chiffre d’affaires de 8 millions d’euros. M. Ohannessian met aussi en exergue les compétences technologiques qu’a su développer l’entreprise. Elle a élaboré un « profil vin » pour chacun de ses abonnés et défini des « labels » pour classifier les breuvages. Puis a conçu un algorithme de recommandation pour tenter de guider au mieux ses clients dans leur choix.
Des compétences qui n’ont pas échappé à Vente-privée.com désireuse tout à la fois d’élargir son périmètre commercial mais également d’acquérir de nouveaux outils technologiques. Ainsi, les labels du Petit Ballon viendront bientôt aiguiller ses 30 millions de membres français dans une sélection plus étoffée de vins.
De son côté, Le Petit Ballon, dont l’équipe de 25 personnes, gardera son indépendance, bénéficiera de cette superbe vitrine pour accroître sa notoriété et tester ses nouvelles idées.
Etendre le modèle à l’international
En attrapant Le Petit Ballon, Jacques-Antoine Granjon, PDG et fondateur de Vente-privée.com, espère continuer à faire bouger les lignes de la distribution de vin. Le site de ventes événementielles en a écoulé 5 millions de bouteilles en 2016 au gré de ses offres à des prix attractifs. Soit un chiffre d’affaires de 60 millions d’euros TTC. Même si cela ne représente encore que 5 % du chiffre de ventes consommateurs total qui s’est établi à 3 milliards d’euros en 2016, cette activité a affiché une progression de 20 % sur cette période.
Cette prise de participation s’inscrit également dans la stratégie ambitieuse d’acquisitions menée par M. Granjon. Que ce soit pour étendre le modèle à l’international avec la prise de contrôle du belge Vente-Exclusive.com, de l’espagnol Privalia, du suisse e-boutic.ch, du danois Design & Friends et d’un site polonais. Mais aussi pour compléter le portefeuille d’activités en investissant dans des sites de réservation de voyage en ligne ou dans des salles de spectacles.