En Hongrie, des milliers de personnes manifestent en faveur de l’Union européenne
En Hongrie, des milliers de personnes manifestent en faveur de l’Union européenne
Le Monde.fr avec AFP
Débuté en avril, ce mouvement de protestation dénonce également la politique menée par le président Viktor Orban.
Avant la marche, des ONG ont prononcé des discours à Budapest. | Balazs Mohai / AP
« Démocratie ! », « liberté pour la Hongrie ! », « liberté pour les universités ! », ont scandé les manifestants. Plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées dimanche 21 mai au soir à Budapest en soutien à l’Union Européenne (UE) et contre le premier ministre hongrois Viktor Orban, critiqué par l’UE pour le non-respect des libertés.
Une foule colorée de quelque 3 000 personnes s’est réunie au bord du Danube pour écouter les discours des organisations non-gouvernementales (ONG), centrés autour de trois thèmes : la protection de la presse libre, la protection des ONG et la protection de l’Université d’Europe centrale (CEU) financée par le milliardaire américain d’origine hongroise George Soros. Ce dernier est devenu la bête noire du chef de gouvernement autoritaire hongrois, en raison des valeurs libérales qu’il promeut via des organisations qu’il finance en Europe.
A l’issue des discours, la foule a entamé une marche vers le bâtiment du Parlement, à quelques kilomètres, escortée par des voitures de police, et d’autres véhicules appartenant aux protestataires, diffusant de la musique et des slogans visant le régime de Viktor Orban. Beaucoup de drapeaux de l’UE étaient visibles dans la foule hétérogène, ainsi que de nombreuses affiches moquant et dénigrant les propos du président contre George Soros.
Un risque de violation des valeurs de l’UE
Samedi, une autre manifestation avait eu lieu à Felcsut (40 km à l’ouest de Budapest) dans le fief de Viktor Orban, pour attirer l’attention des Hongrois sur la corruption massive devenue, selon les organisateurs, courante dans le pays. La manifestation avait été lancée par des députés de l’opposition et le parti parodique MKKP (Parti du chien à deux queues), qui se moque ouvertement de la campagne médiatique du gouvernement hongrois contre l’UE.
Le Parlement européen s’est prononcé mercredi en faveur du déclenchement d’une procédure de sanction contre le pays, qui serait une première dans l’Union, estimant que la situation actuelle en Hongrie présente « un risque clair de violation grave » des valeurs fondamentales de l’UE.
Cette résolution fait suite à une procédure d’infraction initiée fin avril contre la loi adoptée par le parlement hongrois sur les universités étrangères, perçue comme visant l’Université d’Europe centrale (CEU), fondée par George Soros. Une des initiatives qui fait craindre à Bruxelles une dérive autoritaire du gouvernement de Viktor Orban, au pouvoir depuis 2010.