Une vidéo met en scène six otages au Sahel, dont la Française Sophie Pétronin
Une vidéo met en scène six otages au Sahel, dont la Française Sophie Pétronin
Le Monde.fr avec AFP et Reuters
La diffusion de cet enregistrement survient à quelques heures de la participation d’Emmanuel Macron au sommet du G5 Sahel.
Des islamistes armés opérant au Mali ont diffusé dans la nuit du samedi 1er au dimanche 2 juillet une vidéo montrant six otages, dont la Française Sophie Pétronin, a annoncé SITE, le centre américain spécialisé dans la surveillance en ligne de la mouvance djihadiste. L’enregistrement de plus d’un quart d’heure provient du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), alliance formée en mars par plusieurs mouvements du pays, dont Ansar Eddine, Al-Mourabitoun et l’Emirat du Sahara, une émanation d’Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI).
On ignore dans quelles conditions ces images, diffusées via l’application de messagerie Telegram, ont été tournées et montées. Aucune réaction n’a pu être obtenue dans l’immédiat auprès du Quai d’Orsay. La sortie de cette vidéo est survenue à quelques heures de la participation du président français Emmanuel Macron au sommet du G5 Sahel ce dimanche à Bamako, la capitale malienne.
Les otages sont présentés séparément dans la vidéo par un homme qui affirme qu’il n’y a pas eu jusqu’à présent de négociations pour leur libération.
Prosélytisme religieux
Sophie Pétronin a été enlevée le 24 décembre à Gao, dans le nord du Mali, où elle travaillait depuis une dizaine d’années. D’après la radio RFI, il s’agit de la première preuve de vie de la sexagénaire depuis sa capture. Elle apparaîtrait dans la vidéo la tête recouverte d’un chèche vert kaki pendant quelques secondes, avant d’être floutée. Elle en appellerait directement au président Macron. Aucun groupe n’avait jusqu’à présent revendiqué son rapt.
Parmi les cinq autres otages visibles sur cette vidéo figureraient deux autres femmes, la Suissesse Béatrice Stockly, une missionnaire enlevée en janvier 2016 par des hommes armés à son domicile de Tombouctou, et une religieuse catholique colombienne, sœur Gloria Cecilia Narvaez, enlevée en février dernier dans le sud du pays. Elles sont toutes trois accusées de prosélytisme religieux.
Le Sud-Africain Steven McGow a été enlevé lui fin 2011 à Tombouctou. Il avait été kidnappé en compagnie d’un Suédois, Johan Gustafsson, dont la ministre suédoise des affaires étrangères, Margot Wallström, a annoncé lundi la libération sans fournir de détail. Les deux autres otages ont été enlevés au Burkina Faso, voisin du Mali.
Le premier, le Roumain Iulian Gerghut, a été emmené par des islamistes armés se réclamant du groupe Al-Mourabitoun en avril 2015 alors qu’il était en mission dans une mine de manganèse du nord du pays. L’Australien Kenneth Elliot, octogénaire, a été enlevé en janvier 2016 avec sa femme Jocelyn, libérée trois semaines plus tard. Le couple dirigeait une clinique dans une localité proche de la frontière malienne.