Le président américain Donald Trump à Varsovie, en Pologne, le 6 juillet 2017. | Czarek Sokolowski / AP

Donald Trump a dénoncé, jeudi 6 juillet, le comportement « déstabilisateur » de la Russie et reconnu qu’elle « a pu » s’immiscer dans l’élection américaine en 2016. A Varsovie, dans le cadre d’une tournée de quatre jours en Europe, le président américain a fait part de sa vision de la relation transatlantique dans un long discours, présenté comme le temps fort de son étape polonaise.

Cette critique s’inscrit dans le contexte de sa première rencontre bilatérale avec Vladimir Poutine, sur fond d’enquête sur l’influence russe dans l’entourage de M. Trump. Jusqu’ici, ce dernier s’était contenté de s’insurger contre de prétendues « fake news », sans parvenir à mettre fin aux spéculations sur l’intervention de la Russie dans la dernière élection présidentielle américaine. Des pirates informatiques avaient publié sur son site plusieurs milliers de courriels internes au Parti démocrate, fragilisant la candidature d’Hillary Clinton.

« Menace » de la Corée du Nord

Le président américain a également dénoncé l’attitude belliqueuse de la Corée du Nord. « J’appelle toutes les nations à affronter cette menace globale et à montrer publiquement à la Corée du Nord qu’il y a des conséquences de son très, très mauvais comportement », a-t-il déclaré. Washington pense à des mesures « fort sévères », a ajouté M. Trump, mais en précisant aussitôt que « cela ne veut pas dire que nous le ferons ».

Pyongyang a lancé mardi 4 juillet un missile intercontinental, capable, selon des experts américains, d’atteindre l’Alaska. Ce sujet sensible relance les tensions américano-chinoises. Un entretien délicat entre M. Trump et son homologue chinois, Xi Jinping, aura lieu à Hambourg, en marge du G20. Par ailleurs, les Etats-Unis ont annoncé mercredi qu’ils allaient, avec le soutien de la France, déposer à l’ONU un projet de résolution instaurant de nouvelles sanctions contre la Corée du Nord.

Au-delà de la Russie et de la Corée du Nord, Donald Trump a invité une fois de plus les Etats européens de l’OTAN à investir davantage dans leur défense. Il a jugé qu’il était « grand temps » pour tous les Etats membres de se conformer à leurs obligations financières. La Maison Blanche avait auparavant précisé que cette visite à Varsovie devait lui permettre d’exprimer son attachement à l’Alliance, qu’il a jugée « obsolète » pendant sa campagne.

Le premier voyage européen de M. Trump, en mai, avait révélé la profondeur de la méfiance entre les deux rives de l’Atlantique. Ce deuxième séjour est censé y remédier.