Stéphane Kiehl

Cette année 2018 sera celle du cinquantenaire de Mai 68. Un demi-siècle qui aura vu exploser le nombre d’étudiants – 440 000 en 1967-1968, plus de 2,6 millions en 2017-2018 – et les questions existentielles qui assaillent plus que jamais l’enseignement supérieur français, à la recherche d’une mythique et hypothétique splendeur passée.

Amphis bondés, universités débordées, grandes écoles en pleine envolée… Emmanuel Macron – qui n’était pas né en 1968 – est attendu au tournant. Le candidat promettait de « libérer l’énergie », de donner une « autonomie réelle » aux universités ? Le président rabote à tout-va !

Ce dossier le montre, la révolution est de nouveau en marche. Oui, mais laquelle ? Révolution technologique, révolution pédagogique, révolution économique… Les pages qui suivent passent en revue les multiples défis qui attendent Jean-Michel Blanquer et Frédérique Vidal, les deux ministres envoyés au front par l’Elysée.

L’université start-up est au coin du bois, nous glissent les « défricheurs ». Interactive, collaborative, participative… La modernité est en marche dans les campus. Mais, « en même temps », sous les mutations numériques et sociétales, revoilà toute une palette de revendications qui fleurent le bon vieux temps : sélection, frais d’inscription, participation, « faire de l’étudiant un acteur à part entière de sa scolarité »…

« Sous les pavés, la plage », scandaient joyeusement les soixante-huitards dans les rues du Quartier latin. « Sous les data, la fac », semblent lancer leurs successeurs. Que tout change pour que rien ne change ?

Les défis de l’université

Pédagogie : ce qui change

Les nouveaux cursus

Ce dossier Universités & Grandes Ecoles sur les nouvelles tendances de l’enseignement supérieur est paru dans « le Monde » daté du mercredi 20 septembre 2017.