Le rappeur Rohff condamné à cinq ans de prison pour violences
Le rappeur Rohff condamné à cinq ans de prison pour violences
Quatre ans d’emprisonnement avaient été requis, en septembre, à l’encontre du rappeur pour une agression dans la boutique de son rival en 2014, apogée des « clashs » entre les deux hommes.
En décidant de ne pas suivre les réquisitions du procureur, le tribunal a opté pour la sévérité. Le rappeur Rohff a, en effet, été condamné, vendredi 27 octobre, à Paris, à cinq ans de prison pour avoir violemment agressé, en groupe, deux vendeurs de la boutique parisienne de son rival, le chanteur Booba, en avril 2014.
Lors du procès, le 29 septembre, le procureur avait requis une peine de quatre ans de prison, dénonçant un « lynchage » sur fond de « haine » entre rappeurs, et retenant les faits de préméditation.
Dans son jugement, le tribunal a dénoncé des faits « d’une particulière gravité », une « action collective préméditée d’une grande violence, sans autre mobile établi qu’une démonstration de force » dans le cadre d’une « rivalité » entre rappeurs.
L’artiste de 39 ans, de son vrai nom Housni Mkouboi, qui a déjà passé deux mois en prison et plusieurs mois sous bracelet électronique pour cette affaire, n’a pas été écroué immédiatement à l’issue de l’audience. Il est sorti sans s’exprimer devant la presse. « On a dix jours pour faire appel ou aménager la peine, on va prendre le délai de réflexion », a fait savoir son avocate, Malika Ibazatene.
Des « gremlins »
Appelé à la barre, le rappeur Rohff, costume bleu pétrole et collier de barbe, avait assuré, le jour de son procès, être tombé au débotté sur « un groupe de fans qui traînaient à Châtelet », non loin de la boutique Unkut, la marque de streetwear de Booba. Après avoir échangé quelques mots avec eux au sujet de ses « derniers clashs avec Booba », Rohff avait pris la route du magasin, en compagnie « des gremlins », le surnom qu’il donne « aux jeunes qui zonent dans le quartier ».
Dans un bref déchaînement de violence, dont les images, captées par des caméras de vidéosurveillance, avaient été diffusées à l’audience, le groupe avait roué de coups un jeune vendeur, en l’abandonnant dans un état critique, avait assommé un autre employé avec une caisse enregistreuse, et avait détérioré la boutique.
Avant cette agression, les deux rappeurs se livraient depuis plusieurs mois une guerre sur les réseaux sociaux, notamment. A l’époque, beaucoup d’observateurs craignaient que le clash ne dégénère, les deux rappeurs ayant des casiers judiciaires lourds : Booba pour avoir braqué un taxi et Rohff pour avoir menacé d’une arme un de ses frères cadets, et tous deux pour des échanges de tirs avec des fans venus tester leur « street credibility ».