Le siège du journal « The New York Times », en juillet. / SPENCER PLATT / AFP

Le correspondant vedette du New York Times à la Maison Blanche, Glenn Thrush, va être réintégré à la rédaction après enquête sur des accusations de harcèlement sexuel, dont les conclusions indiquent, selon le quotidien, qu’« il ne mérite pas d’être licencié ».

La direction a prononcé une suspension de deux mois à l’encontre du journaliste et le changera d’affectation à son retour, a indiqué, dans un memo interne consulté mercredi, le directeur de la rédaction Dean Baquet.

Une porte-parole du New York Times a indiqué que cette suspension était sans solde et que la date exacte de son retour n’était pas encore déterminée.

Passé fin 2016 du site Politico au New York Times, Glenn Thrush est l’un des grands noms du journalisme politique aux Etats-Unis. Depuis l’investiture de Donald Trump, l’émission « Saturday Night Live » sur NBC l’a même mis en scène dans plusieurs sketches (joué par Bobby Moynihan) face à l’actrice Melissa McCarthy, qui incarnait l’ancien porte-parole de la Maison Blanche Sean Spicer.

Embrassées sans consentement

Dans un article publié le 20 novembre sur le site Vox, la journaliste Laura McGann racontait comment, il y a cinq ans, dans un bar, Glenn Thrush lui avait mis la main sur la cuisse et l’avait embrassée, sans son consentement. Trois autres femmes lui avaient affirmé avoir vécu des expériences similaires, lors desquelles le journaliste connu pour le chapeau en feutre qu’il porte en permanence les avait touchées ou embrassées à l’occasion de soirées arrosées.

Suspendu fin novembre, le journaliste avait présenté ses excuses et expliqué souffrir de dépendance à l’alcool. Il s’était dit sur le point d’entamer un traitement contre l’alcoolisme et être suivi par un thérapeute.

A l’occasion de l’enquête sur les allégations visant Glenn Thrush, des dizaines de personnes ont été interrogées, a précisé le Times, ce qui a permis de déterminer que le reporter de 50 ans s’était « comporté d’une manière que nous n’approuvons pas », a expliqué le directeur de la rédaction. « Nous pensons que Glenn s’est comporté de manière offensive, mais nous avons décidé qu’il ne méritait pas d’être licencié », a ajouté Dean Baquet, qui a précisé que le journaliste recevrait une formation « pour améliorer son comportement sur le lieu de travail ».

Depuis les révélations concernant Harvey Weinstein, les accusations de harcèlement ou d’agression sexuelle se succèdent dans le milieu du divertissement, de la politique et des médias.