Wall Street, la Bourse de New York, première place financière mondiale. / Peterolivia

Confrontés à la faiblesse des taux d’intérêt et à la forte valorisation des actifs à risque, en particulier des actions, les grands investisseurs institutionnels mondiaux comptent privilégier en 2018 les actifs illiquides ou réels, révèle une étude publiée le 23 janvier par Blackrock, premier gestionnaire d’actifs dans le monde.

Cette enquête a été réalisée auprès de ses 224 clients institutionnels (caisses de retraite, compagnies d’assurance, gestionnaires d’actifs…) pesant 7 400 milliards de dollars (6 042,5 milliards d’euros) d’actifs. On y apprend, par exemple, que 60 % des investisseurs institutionnels prévoient d’augmenter leur allocation aux infrastructures et aux énergies renouvelables.

L’immobilier et le capital-risque (private equity) ne sont pas en reste avec respectivement 42 % et 43 % des investisseurs institutionnels interrogés comptant accroître leur allocation dans ces classes d’actifs.

En revanche, les deux tiers des clients de Blackrock ne prévoient aucune évolution majeure de leur poche de liquidités en 2018. Les investisseurs institutionnels affichent également un vif intérêt pour les classes d’actifs alternatives comme les actifs illiquides et les fonds spéculatifs (hedge funds).

« Il peut sembler paradoxal de maintenir les liquidités à leur niveau actuel et d’augmenter les placements auprès des gérants actifs, commente Edwin Conway, responsable mondial de la clientèle institutionnelle chez BlackRock. Cette double stratégie permet néanmoins à la plupart de nos clients de gérer le risque et de négocier des marchés potentiellement volatils. »

Malgré les prévisions de recul global des investissements dans les actions, près d’un quart des institutionnels (24 %) comptent se repositionner sur la gestion active par rapport à la gestion passive – ou indicielle, qui se contente de répliquer un indice boursier –, contre 16 % prévoyant de faire le contraire.

Dans la quête de rendement, les autres formes de financement, comme le crédit privé, restent attrayantes, plus de la moitié des investisseurs interrogés (58 %) prévoyant d’augmenter leur allocation dans ce domaine. Plus largement, dans le crédit, les marchés émergents ont aussi la faveur des investisseurs, avec plus d’un tiers (37 %) des clients interrogés prévoyant de renforcer leur exposition à ce segment.