Brésil : un ministère extraordinaire de la sécurité publique créé
Brésil : un ministère extraordinaire de la sécurité publique créé
L’annonce fait suite au décret présidentiel autorisant une intervention militaire afin de reprendre le contrôle de la sécurité de l’Etat de Rio de Janeiro.
Un militaire brésilien lors d’une opération dans une des favelas. / MAURO PIMENTEL / AFP
Face au chaos dans lequel est plongé l’Etat de Rio de Janeiro, le président brésilien Michel Temer a annoncé samedi 17 février la création d’un « ministère extraordinaire de la sécurité publique pour coordonner tous les efforts ».
« Il aurait été intolérable de laisser la situation de Rio telle qu’elle est parce que cela pose des problèmes dans d’autres Etats. Il faut protéger les plus vulnérables et pour cela, il faut unir nos efforts », a déclaré M. Temer, qui avait défini la veille le crime organisé comme une « métastase qui se propage dans le pays ».
Ce nouveau portefeuille, dont la création était évoquée en coulisses depuis plusieurs jours, sera une sorte de ministère de l’intérieur. Au Brésil, les forces de police sont décentralisées, sous l’autorité de chaque Etat du pays.
Décret inédit
Ce nouveau dispositif de sécurité a été annoncé à l’issue d’une réunion à Rio de Janeiro avec le gouverneur local et plusieurs ministres, au lendemain de la publication d’un décret qui a confié à l’armée le commandement des forces de police de cet Etat au sud-est du pays.
Inédit depuis la fin de la dictature militaire (1985), le décret signé vendredi, intitulé « intervention fédérale », octroie le commandement des forces de sécurité de Rio au général Walter Souza Braga Netto, directement subordonné au président Temer et non plus aux autorités locales de Rio.
Le décret est déjà en vigueur, mais il doit encore être validé par le Congrès, la chambre des députés ayant fixé le vote à lundi soir. La mission des militaires se poursuivra jusqu’au 31 décembre.
Cette « mesure extrême », comme le chef de l’Etat l’a définie lui-même vendredi, a été prise au lendemain du carnaval, qui a vu une multiplication des agressions et vols à main armée, mais les autorités locales sont déjà dépassées depuis de nombreux mois par la violence au quotidien et la guerre entre gangs de narcotrafiquants.