Documentaire sur Arte à 22 h 55

Mines à ciel ouvert de Garzweiler, près de Cologne. / © Christoph Schmidt

Astucieusement bâti sur des images aériennes, des graphiques animés et des témoignages d’experts, Vers un charbon propre ?,de Claus U. Eckert, dresse une histoire de ce combustible miracle de la révolution industrielle. Et qui, en dépit de ses rejets polluants (240 millions de tonnes de CO2 dans l’atmosphère chaque année), demeure indispensable à beaucoup de pays. Concentrant son enquête sur l’Allemagne et la Pologne, avec une ­incursion du côté de Lens, dans le Pas-de-Calais, pour faire le point sur l’après-charbon en France, le réalisateur passe en revue les innovations technologiques visant à rendre plus « propre » le charbon sous toutes ses formes.

Depuis la fin des années 1990, l’Allemagne a investi environ 500 milliards d’euros dans les énergies renouvelables. Cependant, l’éolien et le photovoltaïque ne couvrant aujourd’hui que 69 % des besoins en électricité, le troisième pays producteur de lignite au monde (derrière la Russie et l’Australie) ne peut suspendre le fonctionnement de ses centrales à charbon, qui contribueraient au réchauffement de la planète et dont les climatologues allemands recommandent la fermeture d’ici quinze ans.

Un bar à oxygène à Cracovie

Si l’objectif semble difficile à réaliser, des initiatives permettent encore d’espérer. Dans l’est du pays par exemple, où des mines ont été fermées, un réseau d’une vingtaine de lacs artificiels étendus sur près de 40 km constitue une petite merveille de reconversion, dont le coût s’est tout de même élevé à 10 milliards d’euros.

La réalité est beaucoup moins rose chez le voisin polonais, où règnent les poêles à charbon, 90 % de la production électrique provenant encore de la houille. Ce n’est sans doute pas un hasard si seize des vingt villes européennes les plus polluées sont polonaises. A Cracovie, l’air est tellement vicié qu’un bar à oxygène, où les clients peuvent venir s’offrir un shoot pour une dizaine d’euros, fait un tabac.

A l’Institut de traitement chimique du charbon de Zabrze, des études sont menées pour éliminer les substances volatiles qui contiennent le plus de particules polluantes ; le charbon dit « bleu » obtenu étant moins polluant (mais deux fois plus cher) que le charbon classique.

Vers un charbon propre ?, de Claus U. Eckert (Allemagne, 2017, 52 min).