La vente Rockefeller rapporte 650 millions de dollars le premier soir
La vente Rockefeller rapporte 650 millions de dollars le premier soir
Par Arnaud Leparmentier (New York, correspondant)
Le tableau de Pablo Picasso « La fillette à la corbeille fleurie » (1905) a été adjugé mardi 115 millions de dollars lors de la première vente organisée par Christie’s pour disperser la collection.
« La fillette à la corbeille fleurie » (1905) a été adjugé mardi 8 mai 115 millions de dollars lors d’une vente Christie’s à New York. / Julie Jacobson / AP
On rêvait d’une enchère interminable, qui aurait battu des records, comme le Léonard de Vinci (Salvator Mundi) adjugé à l’automne 450 millions de dollars. Le Picasso de la collection de David et Peggy Rockefeller (Fillette à la corbeille fleurie) est parti mardi 8 mai chez Christie’s à New York à 102 millions de dollars au marteau. Un prix élevé – seuls trois Picasso avaient dépassé ce prix auparavant – mais un brin décevant quand on sait que les 100 millions étaient garantis avant la vente. Au marteau, la dispersion des 44 peintures européennes lors de cette première soirée a atteint 565 millions de dollars, soit mieux que l’estimation de 490 millions de dollars faite par Christie’s. Taxes et frais compris, le chiffre est d’environ 650 millions de dollars.
La vente bat donc sans difficulté le record pour une collection du même genre, établi en 2009 avec la vente Yves Saint-Laurent et Pierre Bergé, qui avait atteint 484 millions de dollars. La dispersion de la collection atteindra-t-elle toutefois le chiffre mythique du milliard de dollars : « Je ne pense pas », confiait mardi soir le PDG de Christie’s Guillaume Cerruti.
Pas de folie
La maison de vente de François Pinault, qui était présent à la vente, s’est réjouie de ce que sept pièces ont été vendues plus de 30 millions de dollars tandis que de nombreux artistes ont battu des records. Parmi eux, le Nymphéas en fleur de Monnet a été adjugé à 75 millions de dollars, grâce au talent du commissaire-priseur qui a évité que l’enchère ne cale autour des 60 millions, tandis que l’Odalisque couchée aux magnolias de Matisse est partie à 71,5 millions de dollars au marteau.
Ces prix sont toutefois conformes aux estimations et la folie ne s’est pas emparée de la salle des ventes. Quelques pièces ont connu un engouement inattendu, comme un paravent à quatre panneaux Les délices de la vie d’Armand Seguin parti à 6,6 millions, alors qu’il était estimé entre 1 million et 1,5 million, tandis qu’un Matisse (Paysage de Collioure) est parti à 5,5 millions sous son estimation (entre 6 millions et 9 millions). La vente des pièces américaines, mercredi soir, et la poursuite d’enchères sur Internet cette semaine, ne devait pas changer l’ordre de grandeur de la vente.