Au Sénégal, ouverture du procès en appel de Khalifa Sall
Au Sénégal, ouverture du procès en appel de Khalifa Sall
Le Monde.fr avec AFP
Le maire de Dakar avait été condamné en première instance à cinq ans de prison pour « escroquerie portant sur des fonds publics ».
Des partisans du maire de Dakar, Khalifa Sall, manifestent pour demander sa libération le 28 octobre 2017, dans la capitale. / SEYLLOU / AFP
Le procès en appel du maire de Dakar, Khalifa Sall, condamné le 30 mars à cinq ans de prison et à une amende de 5 millions de francs CFA (7 622 euros) pour « escroquerie portant sur des fonds publics » et « faux en écriture », doit s’ouvrir, mardi 5 juin, devant la cour d’appel de la capitale sénégalaise.
Cette condamnation en première instance écarte pour le moment Khalifa Sall de la course à la présidentielle de février 2019. Ce dissident du Parti socialiste (PS) et de la majorité présidentielle, maire de Dakar depuis 2009, affirme que les poursuites judiciaires à son encontre sont instrumentalisées par le président Macky Sall pour l’empêcher de se présenter à cette élection.
Huit prévenus, six condamnations
Khalifa Sall a été jugé avec sept collaborateurs, dont le directeur administratif et financier de la municipalité, Mbaye Touré, qui a été condamné aux mêmes peines. Un autre responsable du budget de Dakar, Yaya Bodian, a été condamné à cinq ans de prison ferme et une secrétaire du maire à six mois ferme. Deux autres agents municipaux ont été condamnés à un an de prison ferme. Les deux percepteurs ont été relaxés.
Les huit prévenus étaient poursuivis pour un détournement présumé de 1,65 milliard de francs CFA, somme qui aurait été prélevée entre 2011 et 2015 dans les caisses de la municipalité de Dakar. Se défendant de tout enrichissement personnel, ils assuraient que les fonds litigieux étaient « politiques », destinés à l’usage discrétionnaire des élus, une notion rejetée par le tribunal.
Khalifa Sall a été exclu en décembre 2017 du PS, avec d’autres ténors de la « jeune garde » de cette formation membre de la coalition présidentielle, pour « violences, indiscipline et activités politiques concurrentes » à celle de la direction. Il a été investi le 26 mai candidat à la présidentielle par l’aile dissidente du PS.